Plusieurs déclarations d'hommes d'Eglise ont dénoncé ce dimanche la politique sécuritaire du gouvernement. Un prêtre lillois, qui a renvoyé sa médaille du Mérite en signe de protestation, a même eu une phrase maladroite à l'égard de Nicolas Sarkozy. Son diocèse n'approuve pas les mots mais soutient sa démarche.
Le Père Arthur se sera doublement illustré dimanche. Opposé aux expulsions de Roms, l'homme d'église installé à Lille a renvoyé sa médaille du Mérite mais dans une déclaration pour justifier son geste, il a indiqué "prié" pour que Nicolas Sarkozy ait "une crise cardiaque". Des propos qu'il a dit regretter par la suite mais qui illustrent l'embarras causé par la politique sécuritaire du gouvernement.
"Tel ou tel propos ont pu dépasser sa pensée : nous n'approuvons pas ces propos et nous ne pouvons pas les cautionner", ont déclaré dans un communiqué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, et Mgr Gérard Coliche, évêque auxiliaire. Mais le reste de la déclaration va dans le sens de la démarche de père Arthur : "la situation que vivent actuellement les Roms provoque la conscience de nombreux chrétiens et d'hommes de bonne volonté". Le diocèse salue ainsi le père Arthur qui "se dépense sans compter pour limiter les souffrances" des Roms.
Ce discours n'est pas isolé. L'archevêque d'Aix et d'Arles, Mgr Christophe Dufour, a critiqué la politique du gouvernement après avoir été témoin du démantèlement d'un camp Rom. "Les discours sécuritaires qui peuvent laisser entendre qu'il y a des populations inférieures sont inacceptables", dit-il dans un communiqué en demandant "le respect des personnes et de leur dignité, dans le cadre de la loi française".
Même le Pape y a fait implicitement référence dimanche depuis sa résidence d'été de Castel Gandolfo, près de Rome : "Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C'est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue", a déclaré Benoît XVI en s'adressant à des pélerins français.