Nationales, départementales : sur le réseau secondaire, la vitesse est limitée actuellement à 90km/h. Les experts du Conseil national de la sécurité routière qui se réunissent vendredi vont présenter une piste de réforme : abaisser cette vitesse maximale à 80km/h. Attention, polémique attendue au tournant.
Les chiffres qui pèsent sur le débat. D'après les auteurs du rapport, commandé en février et remis fin septembre, la réduction de la vitesse à 80 km/h sur "les routes bidirectionnelles" nationales, départementales et communales où elle est limitée à 90 km/h permettrait de sauver 450 vies chaque année, si la mesure était appliquée sur l'ensemble des zones concernées. Si elle n'était appliquée que sur les zones les plus dangereuses, elle permettrait de sauver au moins 200 vies. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, s'était dit "convaincu" en juin dernier que "c'est en baissant davantage la vitesse sur les routes, et notamment les routes secondaires, que nous aurons une baisse de la mortalité". Avant d'ajouter : "si demain, il faut des mesures dans ce sens, je n'hésiterai pas à les prendre".
Elle est pour… "Dans tous les pays du monde, nous savons que lorsqu’il y a un abaissement de la vitesse, que ce soit de 10km/h ou plus, il y a mécaniquement une baisse de l’accidentalité", vante la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon. "Si la recommandation de passer de 90 à 80 sur l’ensemble des voies, qui sont à double flux de circulation mais sans séparateur, passe et bien nous savons que des centaines de vies seront sauvées dans notre pays", promet-elle.
Mais la réforme pourrait vite caler. Vendredi, cette proposition d’abaissement va donc être faite au Conseil national de la sécurité routière. Une présentation mais, attention, pas de vote en vue. Officiellement, certaines commissions n'ont pas encore étudié la piste de réforme de près. A quelques mois des municipales, cela ne doit peut-être rien au hasard. "Nous le déplorons", insiste de son côté Chantal Perrichon.
Ils sont contre… La proposition, qui émerge depuis quelques mois dans le débat, suscite déjà une vraie lever de bouclier. En octobre dernier, l'association 40 millions d'automobilistes avait écrit au ministre de l’Intéreiru Manuel Valls, l'invitant à "prendre place avec nous, en voiture, le temps d'un trajet, pour vous démontrer que le respect des limitations de vitesse, telles qu'elles sont fixées actuellement, ne peut engendrer un accident mortel".