Vincent Peillon avait provoqué une levée de boucliers de la part de certains élus avec sa réforme des rythmes scolaires. Des maires déploraient le manque de temps et de financements qui leur étaient donnés pour la mettre en place. Benoît Hamon, le nouveau ministre de l’Education s’est accordé, avec le Premier ministre, pour mettre en place un "décret portant autorisation d’expérimentations relatives à l’organisation des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires", révèle Le Monde.
Expérimenter d'autres modèles. Manuel Valls avait promis lors de son discours de politique général qu’il écouterait les acteurs sur le sujet. Le décret porté par Benoît Hamon traduit cette annonce : les maires vont pouvoir expérimenter un autre modèle d’organisation pour trois années. Attention, ils ont peu de temps pour ficeler leur programme : la deadline est fixée au 6 juin. Et les modifications possibles sont bien encadrées, pour éviter un retour aux anciens rythmes scolaires.
Ce que ça pourrait changer. Le texte précise que "ces adaptations ne peuvent avoir pour effet de répartir les enseignements sur moins de huit demi-journées par semaine comprenant au moins cinq matinées, ni d’organiser les heures d’enseignement sur plus de 24 heures hebdomadaires, ni sur plus de six heures par jour et trois heures trente par demi journée". En clair, Benoît Hamon offre la possibilité aux maires qui le souhaitent de concentrer la totalité de l’activité périscolaire en un seul après midi ou de faire école le mercredi ou le samedi matin. Enfin, les maires pourront diminuer le nombre d’heures d’enseignement hebdomadaire en rognant sur les vacances d’été. Les combinaisons possibles sont variées, s’ils respectent le cadre imposé par le décret.
Un simple effet d'annonce pour les opposants. Malgré l'assouplissement promis par Benoît Hamon, la fronde de certains maires contre la réforme des rythmes scolaires reste forte. Le maire UMP Alexandre Vincendet, a expliqué au micro d'Europe 1 que "le compte n’y est pas du tout". Selon lui, "le ministre n’a pas répondu réellement à notre appel". Et de rappeler ses revendications : "l’abrogation pure et simple de la réforme, laisser le choix aux communes de l’appliquer ou non, ou des compensations financières". Le maire s'inquiète de devoir investir "entre 450.000 et 500.000 euros" dans cette réforme alors que le gouvernement réclame aux communes des économies. "Le gouvernement ne nous entend pas, on reste sur la défense d’une réforme anachronique, ubuesque, totalement déconnectée de la réalité", a lancé le maire UMP de Rillieux-la-Pape (69).
Le texte original reste la règle. Pas question toutefois de revenir sur la réforme de Vincent Peillon, assure le ministère de l’Education. Le texte Peillon du 24 janvier 2013 reste la règle et les écoles doivent modifier leur semaine pour arriver à neuf demi-journées de classe, comprenant 24 heures d’enseignement et trois heures d’activités périscolaires. Et doit s’appliquer dès la rentrée de septembre.
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