Mercredi, les écoles de Phalemphin resteront fermées. Le député-maire UMP Thierry Lazaro fait partie des mauvais élèves qui n'appliquent pas la réforme des rythmes scolaires. Un choix pleinement assumé. "Ce qui me pousse à faire ça, c'est le bons sens des parents", a indiqué l'élu mardi sur Europe 1, soulignant qu'en vertu d'un référendum local, l'immense majorité des parents de sa commune étaient contre l'ouverture des classes le mercredi matin.
L'application de la réforme des rythmes scolaires coûterait 72.000 euros à la commune du Nord. "Une super idée socialiste", ironise Thierry Lazaro. "J'ai une idée, tu te débrouilles avec et tu payes !" s'emporte l'élu, qui assure qu'il n'a pas eu "le premier euro" pour financer cette réforme.
"Le juge dira ce qu'on peut faire". Le maire réfractaire ne craint pas un recours en justice du préfet. Au contraire. "On verra ce que la justice dira. Le juge, dans toute sa sagesse, dira ce qu'on peut faire et ne pas faire". Pour Thierry Lazaro, les maires qui refusent d'appliquer la réforme lancent "un cri de colère" sans pour autant être dans l'illégalité.
Suspension, voire révocation. Un maire qui persisterait dans son refus d'appliquer la réforme pourra être suspendu pour un mois par le préfet ou par arrêté ministériel. C'est ce qui était arrivé au maire de Bègles Noël Mamère en 2004, pour avoir marié un couple homosexuel alors que la loi ne l'y autorisait pas. Sur le papier, les sanctions contre les maires peuvent même aller jusqu'à une révocation. "Une procédure tout à fait exceptionnelle. Il faudrait démontrer des fautes graves", nuance toutefois Me Bardon, contacté par Europe 1. A ce jour, il n'existe qu'un exemple, celui du maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, révoqué en 2009.