L'info. Faire mieux, sans bouleverser le rythme des enfants. Voilà l'idée du décret proposé par Benoît Hamon, le ministre de l'Education, pour améliorer la réforme introduite par son prédécesseur Vincent Peillon. Après un mois passé rue de Grenelle, Benoît Hamon présente un projet de circulaire. Les assouplissements ont été examinés lundi par le Conseil supérieur de l’Education, qui a voté contre. Son avis étant simplement consultatif, Benoît Hamon devrait passer outre ce rejet.
Attention en maternelle. Premiers concernés, les petits. Le texte de Benoît Hamon rappelle qu'en maternelle, il faut aider les enfants à mieux s’y retrouver entre le temps scolaire et le temps périscolaire. Il est nécessaire de leur donner des repères, dans l'école, pour bien différencier les lieux selon ce qu’on y fait, la classe, les activités ou la sieste. L'essentiel étant de veiller à ne pas sacrifier les temps de repos indispensables entre 3 et 6 ans.
Adapter le temps périscolaire. Pour le reste, en maternelle comme en primaire, le projet de circulaire accorde, comme promis, la possibilité aux communes de concentrer les trois heures de temps périscolaire sur une seule demi-journée si elles le souhaitent. Ou encore de rogner sur les vacances afin d’alléger les semaines de classe pendant l’année, ainsi les enfants pourraient n'avoir classe que 23 heures par semaine au lieu de 24.
Le rejet du Conseil supérieur de l'éducation. Le décret complémentaire sur les rythmes scolaires divisait les associations de parents d'élèves. Le Conseil supérieur de l'éducation, qui réunit les différentes associations et dont l'avis est seulement consultatif, a voté contre le projet à 31 voix contre 27 abstentions et 3 voix pour. Dans le détail, la FCPE, la FSU, FO, CGT, SUD, le Snalc et la Fage ont voté contre, selon une source syndicale. L'Unsa, le Sgen, l'UNL et l'Unef se sont abstenus et la Peep, la Ligue de l'enseignement et Jeunesse au plein air (JPA) ont voté pour.
Ne pas bouleverser les vacances, pour la FCPE. La FCPE estimait que le projet était à l'opposé des besoins réels de l'enfant. "En l'état, nous voterons contre ce texte. Il y a d'abord l'histoire des vacances, avec la possibilité de faire moins de 24 heures par semaine en prenant sur les vacances. Mais on ne sait pas sur quelles vacances ce serait pris. Si c'est pour reprendre sur les petites vacances, ce serait catastrophique, car on a obtenu 15 jours même à la Toussaint. Il faut garder ce rythme", demande Paul Raout, le président de la fédération. Selon lui, le texte de Benoît Hamon "n'est fait que pour satisfaire que 5% des maires alors que tous les autres ont réussi à mettre quelque chose en place, qui visiblement ne pose pas trop de problème."
Un bon texte pour la PEEP. A la PEEP en revanche, on se disait satisfait du projet, qui va dans le sens de ce que demandent les familles depuis des années. "Ce que propose Benoît Hamon est plus proche de la réalité ce qui est faisable et possible. C'est dommage que ça n'arrive que maintenant. Ça aurait été un bon texte de départ, qui permettait des aménagements divers", estime sa président Valérie Marty. Néanmoins, elle regrette le trop court délai laissé aux communes pour s'organiser d'ici la prochaine rentrée. "Elles n'auront certainement pas le temps d'ici le mois de septembre de s'approprier tout l'assouplissement que propose ce texte. Nous demandons au ministre que les communes aient encore un an de travail pour réaliser l'aménagement du temps scolaire", demande-t-elle.
Les maires ont jusqu'au 6 juin prochain pour dire qu'elle organisation ils comptent adopter. Concédant que le projet de décret a pu créer "un peu de confusion", Benoît Hamon a annoncé une campagne d'information.
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