L’INFO. Quelques difficultés et des ajustements à faire. C'est ainsi que Vincent Peillon défend sa (très contestée) réforme des rythmes scolaires. Alors que des grèves, des manifestations et des boycotts d’écoles sont organisés partout en France, le ministre tient la barre au milieu d’une semaine où ça va tanguer dans l’Education Nationale.
Chacun sa manifestation. Mardi, ce sont les agents de la ville de Paris qui ouvriront le bal des cortèges. A l’appel de la CGT et de l’Unsa, ils feront grève afin d’obtenir “les moyens adaptés” pour les activités périscolaires dont ils ont la charge depuis la réforme. Le mouvement devrait être massif. Les activités devraient être suspendues dans les 520 écoles parisiennes d’après la mairie.
Mercredi ou jeudi, les syndicats d’instituteurs ne se sont, eux, pas mis d’accord. Dans un premier temps, une partie des sections départementales du SNUipp-FSU, majoritaires dans les écoles primaires, fera grève mercredi.
L’autre partie, dont Paris, a choisi la date de jeudi. Dans la capitale, un rassemblement est prévu avec FO, Sud et la CNT. Les grévistes devraient rejoindre une manifestation régionale en début d’après-midi.
Des ajustements à faire. “Il y a encore des problèmes”, a concédé Vincent Peillon. “C’est une grande réforme, il faut adapter les choses”, a-t-il ajouté. Selon lui, la mise en place des nouveaux rythmes se déroule bien dans la plupart des 3.223 communes qui ont déjà adopté la réforme. Parmi elles, 5,2% des communes demandent des ajustements et seulement 1,3% (40 communes) présentent des difficultés “lourdes”, d’après le bilan de l’Education Nationale.
De manière générale, ce n’est d’ailleurs pas l’abrogation de la réforme qui est demandée par les grévistes de la semaine. Outre le collectif de parents d’élève qui rassemble un peu moins de 30.000 personnes sur Facebook et les syndicats minoritaires (CGT, FO, Sud, Faen) qui appellent à une grève nationale jeudi, la plupart des manifestants veulent de la souplesse. Le SNUipp-FSU demande par exemple une modification du décret d’application afin de permettre aux activités périscolaires d’être organisée sur une seule après-midi dans la semaine.
Une épine dans le pied. Il n’empêche que ces manifestations pourrissent l’agenda du ministre. “Ce dossier mange tout et les autres chantiers prennent du retard, les mesures pour les directeurs d’école, la formation continue des enseignants”, explique Sébastien Sihr du SNUipp-FSU. “La réforme mal fichue des rythmes agit comme révélateur d’une réelle fatigue” des enseignants, ajoute le syndicaliste.
Autre problème, la droite continue à surfer sur la grogne. Mardi, un collectif de maires contre la réforme tiendra une conférence de presse. A l’approche des élections municipales, l’UMP compte bien rappeler que la semaine de quatre jours, c’est elle qui l’avait mise en place.