Quelques jours après les révélations sur le délabrement des voies en gare de Brétigny au moment de l'accident, une nouvelle affaire embarrasse la SNCF. Un audit interne, réalisé fin 2012, montre des anomalies de maintenance sur le réseau francilien de la Gare du Nord, selon Mediapart. Si la SNCF confirme que cet audit est le plus mauvais de l'année 2012, elle souligne que "cela ne veut pas dire qu'il y a un problème de sécurité".
>>> Lire aussi : L'accident de Brétigny dû à "un nombre élevé d'anomalies"
"Le niveau de sécurité éloigné de l'objectif". "Défauts de surveillance des rails", "écarts dans l'application de la règlementation" ou "outillages non conformes"... Selon l'audit publié par Mediapart, de nombreuses anomalies ont été relevées dans les procédures de maintenance, la mise en place des chantiers, l'outillage et la sécurité du personnel.
"Le niveau de sécurité opérationnel de l'infrapôle de Paris-Nord est apprécié comme étant très éloigné de l'objectif", cite Mediapart. Le site détaille : "des tournées de conformité ne sont pas tracées voire pas réalisées", "faute de respect des procédures, des ouvriers risquent de se faire faucher par les trains" ou "faute d'inspections, l'état réel de plusieurs (ponts et tunnels) n'était pas connu". Par ailleurs, précise le site, les erreurs constatées lors d'un précédent audit fin 2010 "n'étaient, deux ans plus tard, toujours pas corrigées".
"Certains domaines étaient en progression, d'autres moins". "La SNCF, reconnaît que "l'audit est mauvais", mais, selon Alain Krakovitch, directeur général sécurité et qualité de service ferroviaire à la SNCF, "il y a eu une procédure de redressement, accompagnée d'un plan d'actions". Ainsi, un nouvel audit réalisé en octobre 2013 "montre que certains domaines étaient en progression, d'autres moins". "Nous sommes dans une démarche de progrès continu, donc les audits sont permanents", précise-t-il. Un audit est actuellement en cours.
"Les audits SNCF sont sévères et ne relèvent que les écarts, que les points négatifs. (...) Un écart dans une procédure n'engage pas la sécurité", assure Alain Krakovitch. "Si on était face à des audits qui sans arrêt marquaient 'zéro défaut, tout va bien', on se poserait des questions. C'est normal qu'il y ait des écarts. L'important est qu'ils soient identifiés puis rectifiés."