Elles voulaient des vacances. L'une souhaitait pouvoir se consacrer à la danse, l'autre rejoindre sa famille en Guadeloupe. Deux employées de la SNCF ont rendez-vous à l'automne devant le tribunal de Pontoise, dans le Val-d'Oise, comme le révélait Le Parisien lundi, pour "tentative d'escroquerie" et de "provocation directe de mineur de plus de 15 ans à commettre un crime ou un délit". Ces deux salariées de la compagnie ferroviaire sont accusées d'avoir simulé une agression en gare du Champs de courses de Soisy-Enghien. Motif de cette mascarade : les deux complices voulaient un arrêt de travail afin de pouvoir prendre des vacances.
Un scénario préparé à l'avance. L'affaire commence par une intervention de police pour une agression violente dans la gare de l'Oise, vendredi dernier à 8h30. A leur arrivée sur place, les fonctionnaires découvrent une des victimes encore au sol, en train de gémir. Les agresseurs sont rapidement identifiés et interpellés une demi-heure plus tard grâce aux images des caméras de vidéosurveillance de la ville. Placés en garde à vue, ces deux mineurs de 15 et 16 ans vont rapidement se mettre à table : l'agression a en fait été commanditée par leurs deux prétendues "victimes" contre 200 euros, dans un scénario fixé quelques jours plus tôt. Et pour prouver la véracité de ce qu'ils avancent, les deux adolescents montrent aux policiers les textos qu'ils ont échangés avec les deux usurpatrices.
Les deux complices risquent cinq ans de prison. Placées en garde à vue à leur tour, les deux agents SNCF ont finalement reconnu les faits. "L'une d'elles n'a avoué qu'au petit matin. Elle a menti toute la nuit", raconte une source proche du dossier. "Elles ont tenu plusieurs versions à la police et à leur responsable hiérarchique sur les raisons de leur acte, pas toujours cohérentes, mais toujours autour d'un motif privé et de confort", a précisé de son côté la compagnie ferroviaire. "C'est la première fois que nous sommes confrontés à un cas pareil, totalement inadmissible et déplorable", a regretté la SNCF, qui a porté plainte dès samedi contre les deux agents. Suspendues à titre conservatoire, elles seront "présentées en conseil de discipline dans les prochaines semaines". Les deux faux agresseurs ont eu le droit à un rappel à la loi. Les deux salariées encourent quant à elles jusqu'à cinq ans d’emprisonnement.