A deux jours du grand "big-bang" attendu sur les horaires de la SNCF, un corps de métier est mis en avant : les horairistes. Ces salariés de Réseau ferré de France (RFF), entreprise qui loue les voies à la SNCF, ont été chargés de fixer les nouveaux horaires des trains en circulation, horaires qui déplaisent déjà aux utilisateurs. Pas moins de 600 réclamations ont été déposées par ceux qui s'estiment lésés depuis le 21 novembre.
Régler les horaires de passage est une tâche difficile en raison notamment des travaux. Plus de 5.000 kilomètres de voies dans toute la France doivent être rénovées, une première historique. Au final, 85% des horaires changent en même temps, là encore une première.
"Effet domino"
15.000 trains circulent chaque jour sur le territoire. Un véritable casse-tête pour ajuster le trafic global en fonction du fonctionnement de chacun. Les TGV, rapides et sans arrêt, côtoient les TER, lent mais qui s'arrêtent souvent, et les trains de fret, qui ne s'arrêtent jamais. Graphiques et formules mathématiques les aident depuis trois ans à calculer à la minute près ce grand tricotage.
Dans ce trafic dense, il faut trouver le rythme le plus efficace. "On doit prendre en compte la nature du train qui circule, donc sa vitesse. On doit également prendre en compte la cohérence avec les correspondances", explique Christophe, responsable des horairistes chez RFF, qui parle d'"effet domino".
"On ne peut pas simplement modifier un train grande ligne parce que ça arrange les utilisateurs de ce train, sans tenir compte de l'impact gare par gare sur tous ceux qui vont vouloir monter dans ce train. Dès qu'on modifie ou restructure un horaire, il faut quasiment restructurer une arête complète de circulation", poursuit-il. D'après lui, il faut entre six mois et un an pour boucler un nouvel horaire qui tienne la route…