L’INFO. Bassins d’emplois peu attractifs, TER clairsemés : pour certains le calcul est vite fait, certaines lignes doivent disparaître. La Fédération nationale des associations des usagers des transports (FNAUT) craint ainsi qu’une vingtaine de liaisons en région soient abandonnées dans les prochaines années. Les régions, responsables de ces lignes, rechignent de plus en plus à les renflouer financièrement.
5.000 kilomètres concernés. Morlaix/Roscoff, Limoges/Brive ou encore La-Roche-sur-Yon/Thouars, autant de lignes qui sont menacées de fermeture selon la FNAUT. Principalement situées dans des zones rurales et proches de bassins d’emplois peu attractifs, ces lignes ne charrient que très peu d’usagers.
En tout, ce sont plusieurs milliers de kilomètres qui devraient être abandonnés. Mais selon Jean Sivardière, le président de la FNAUT, la SNCF a préparé le terrain depuis plusieurs années. “Les horaires sont inadaptés aux besoins. Par exemple, il est impossible d’arriver avant 10h du matin dans la grande ville terminus de la ligne. Les correspondances sont mal organisées avec les trains des grandes lignes. Le matériel est vétuste, inconfortable et les pannes et les retards sont fréquents”, détaille-t-il au micro d’Europe 1.
Les Régions aux manettes. La fermeture de ces lignes, la SNCF ne la dément pas, selon les informations recueillis par Europe 1. Cela dit, elle n’est pas seule décisionnaire. Depuis dix ans, ce sont les régions qui ont le dernier mot en matière de trains régionaux. La fermeture de ces lignes tient donc à des discussions entre ces dernières, la SNCF et RFF, Réseau Ferré de France, en charge de l’entretien des lignes.
La stratégie du “laisser-faire”. La FNAUT soupçonne d’ailleurs ce petit monde de ne pas trop s’inquiéter de l’état déplorable des lignes. Le laisser-faire semble arranger tout le monde. “Ce qui est certain, c’est qu’il est dur d’assumer une fermeture de ligne, détaille Gilles Dansart, spécialiste des réseaux ferrés, au micro d’Europe 1. Les défis pour la SNCF se trouvent bien sûr dans les zones denses, là où il y a des millions de voyageurs. Ca l’intéresse un peu moins d’entretenir ces petites lignes qui coûtent cher.”
Les Régions, responsables financièrement de ces lignes, pourraient chercher à minimiser le coût politique de telles décisions. Laisser se dégrader les matériels permettra à terme de justifier l’arrêt des travaux, devenus trop coûteux, et donc l’arrêt de correspondances devenues peu profitables.
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