Les 600 passagers du train de nuit Strasbourg - Port Bou, à la frontière espagnole, se souviendront de leur voyage à rebondissements : leur train, parti un peu en retard de Strasbourg, dimanche après 21 heures, est arrivé à destination lundi en fin de soirée : un voyage de 26 heures au cours duquel ils ont enchaîné toutes les bévues possibles et 13 heures 30 de retard. "Ce train a fait l’objet d’une succession exceptionnelle d’incidents", a reconnu la SNCF dans un communiqué.
Acte 1, halte forcée à Belfort
A peine parti d'Alsace, le convoi s'est tout d'abord arrêté à Belfort, afin de changer de conducteur pour raison de sécurité, celui-ci ayant travaillé trois jours. Il n'y avait pas de remplaçant sur place, "on a alors fait venir un conducteur de train depuis Lyon qui est arrivé vers 6 heures du matin", a précisé la SNCF.
Les passagers ont donc passé la nuit dans leur couchette ou sur les sièges inclinables, avec des wagons tout de même chauffés. Une nuit plutôt agitée, qui a pris des allures de mauvais western lorsque "deux ou trois passagers qui avaient bu ont été descendus du train par la police de Belfort, parce qu'ils importunaient leur entourage".
Dépannage à Montbéliard, arrêt en Saône-et-Loire
Le train, attendu le lundi à 08 heures 30 à Port Bou, a finalement pu quitter Belfort à 07 heures 20... mais pour s'immobiliser un peu plus loin à Montbéliard, le temps de dépanner un autorail en panne sur la voie à hauteur de Baume-les-Dames, dans le Doubs.
La folle équipée n'était pas finie pour autant. Ce convoi au retard exceptionnel a marqué vers 13 heures 45 un nouvel arrêt, restant bloqué en Saône-et-Loire avant de repartir vers 17 heures pour un ravitaillement à Lyon.
“Une avalanche d'incidents“
"C'est une avalanche d'incidents liés aux conditions climatiques et à des problèmes techniques (...). On a fait venir une locomotive de Chalon-sur-Saône pour remplacer la motrice défaillante", a expliqué Jean-François Dherin, un responsable marketing SNCF dépêché à la gare de Tournus, en Saône-et-Loire.
Le train est finalement parvenu vers 18 heures à la gare de Lyon-Perrache, où les 600 passagers ont pris la direction de Port-Bou ou de Nice, leurs destinations finales. Ceux qui devaient débarquer à 8 heures 30 dans les Pyrénées orientales n'y sont arrivés que peu de temps avant 22 heures.
"La série d'incidents que vous avez subie n'est pas admissible", a réagi le président de la SNCF, Guillaume Pepy, dans une lettre aux passagers, datée de mardi. "Je veillerai personnellement à ce que l'enquête ordonnée ait les suites nécessaires", a-t-il ajouté. La SNCF a annoncé lundi soir qu'elle allait rembourser leur billet et offrir un aller-retour aux malheureux passagers.