En pleine période de vacances, les perturbations en ont incommodé plus d'un. Pas moins de 60.000 passagers de la SNCF ont subi des retards sur les lignes entre Paris et le Sud-Est entre mercredi soir et jeudi. A l'origine de ces perturbations : un câble sectionné dans l'Yonne, au niveau de Sens. La SNCF dénonce un acte de malveillance, parlant même de "sabotage". Retour sur les causes de cette pagaille.
Qu'est-ce qui a causé les retards ? Mercredi, "à 20 heures, quelqu'un s'est introduit dans nos emprises [locaux de la SNCF] et a coupé un câble absolument fondamental pour l'exploitation de notre LGV. Il a sectionné ce câble, qui est lui même composé de plus de 160 petits câbles et qui assure en particulier la signalisation de la ligne", explique au micro d'Europe 1 Alain Krakovitch, directeur de la région Paris sud-est à la SNCF. Le ou les malfaiteurs étaient munis d'un "gros outillage" pour sectionner ce câble enterré à 30 centimètres de profondeur, au niveau de Cuy, près de Sens.
"Il n'y a pas eu de vol", insiste Alain Krakovitch, évoquant soit un "sabotage", soit un acte "préparatoire à un vol". Depuis quelques années, la SNCF est touchée par de nombreux actes de malveillance, souvent liés au vol de câbles en cuivre, dont les prix ont fortement augmenté. Pour la seule année 2010, la SNCF a subi 3.350 vols de métaux, soit une hausse de 181,5% par rapport à 2009, pour un préjudice estimé à 30 millions d'euros.
Comment la SNCF s'en est-elle rendue compte ? L'incident a commencé peu avant 20 heures, quand les systèmes automatiques de sécurité ont détecté une anomalie. Les trains ont alors été bloqués à environ 90 km au sud de Paris et un TGV à destination de Lyon, parti peu avant 20 heures de la capitale, a subi un retard de près de 3 heures.
Comment a-t-elle réglé le problème ? "Depuis hier soir 20 heures, 30 agents ont été mobilisés sur le site, pendant toute la nuit et toute la matinée", indique Alain Krakovitch. Le câble a pu être réparé un peu plus vite que prévu, en début d'après-midi jeudi, permettant un retour progressif à la normale du trafic.
Que peut faire la SNCF pour prévenir de tels incidents ? La SNCF dit avoir "une mobilisation très importante depuis plusieurs mois" sur ce sujet. "On mobilise nos effectifs, on a créé de nouveaux postes à la surveillance générale", liste Alain Krakovitch, ajoutant que l'entreprise ferroviaire travaille aussi "beaucoup avec les forces de gendarmerie et de police". Des survols en hélicoptère sont ainsi organisés au-dessus des zones à risque et des systèmes de "téléalarmage", qui déclenchent des alarmes à distance, ont été mis en place.
Ces actions portent leurs fruits, estime le responsable SNCF, mais "il faut être conscient que vu la taille de notre réseau, on est fragile par rapport à ces attaques". Difficile en effet de surveiller en permanence les 30.000 kilomètres de voies que comporte le réseau en France.