L’INFO. Déjà huit jours de grève à la SNCF et malgré le vote de la poursuite du mouvement pour une neuvième journée, le mouvement s’essouffle. Depuis le premier jour de mobilisation, le pourcentage de gréviste a chuté de seize points dans l’entreprise ferroviaire. On arrive peut-être à un tournant pour deux raisons : la radicalisation d’une partie des grévistes et les inquiétudes de plus en plus fortes chez ceux qui calculent leur salaire du mois prochain.
Fermeté de la SNCF. Face aux grévistes, la direction de l’entreprise ferroviaire est cette année sans merci. Elle a prévenu : il n’y aura aucun accord concernant un possible étalement des retenues salariales liées aux jours de grève.
Historiquement la SNCF essayait pourtant d’être arrangeante avec ses salariés mobilisés, même si c’était moins le cas ces dernières années. D’habitude, elle étalait sur plusieurs mois les retenues, si bien qu’un cheminot qui faisait grève par exemple quinze jours pouvait se voir enlever cinq jours de paye durant trois mois, une manière de rendre la pilule moins difficile à avaler. Cette fois-ci, c’est hors de question.
L’effet de la bascule. Le problème, c’est qu’à cette décision s’ajoute les effets du décompte des jours de grève dans l’entreprise. Selon les règles internes de la SNCF, si les grévistes font grève plus d'une semaine, ils sont aussi sanctionné sur leurs deux jours de repos hebdomadaires. Dès que la grève franchit le seuil des 8 jours, ces deux journées "de week-end" font donc aussi l'objet de retenues salariales.
En outre, les cheminots grévistes peuvent perdre des jours de congés lorsqu'ils font plus de 15 jours de grève par an. Dès le seuil des 15 jours de grève, leur nombre de congés payés passe de 28 à 25. Et ainsi de suite si le nombre de jours de grève augmente. Voilà qui explique peut-être la baisse de la mobilisation observée ces derniers jours.
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