Il était âgé de 24 ans et parachevait de brillantes études à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan, dans le Morbihan. L'élève-officier Jallal Hami est mort, dans la nuit de lundi à mardi, vraisemblablement par noyade. Au matin de ce décès dans l'école militaire d'élite, deux enquêtes ont été ouvertes. La première par le ministre de la Défense pour déterminer les circonstances et les responsabilités éventuelles, l'autre par le parquet de Vannes.
La noyade accidentelle, piste privilégiée. Les premiers éléments de l'enquête menée par la section de recherche de la gendarmerie de Vannes démontreraient que le jeune sous-lieutenant, originaire de la région parisienne, serait décédé lors d'un exercice vers minuit. "On privilégie la thèse d'un décès accidentel, vraisemblablement par noyade", a déclaré mardi le procureur de Vannes, Thierry Phelippeau précisant qu'une autopsie devait être réalisée dans l'après-midi.
Une soirée de "transmission des traditions". Jallal Hami a intégré l'école d'officiers directement en troisième année en raison de son niveau d'études. Lundi soir, en tant que nouvel arrivant et au même titre que les étudiants de première année, il participait à une soirée dans le cadre du cursus de transmission des traditions, dont le programme a été validé par les autorités militaires, a expliqué le procureur.
C'est à l'issue de cette soirée, que "sur la base du volontariat", une douzaine d'élèves ont participé à une épreuve physique : la traversée d'un étang éclairé par des projecteurs sur environ 50 mètres. Mais après une coupure de courant de "quelques minutes", le sous-lieutenant a disparu, jusqu'à ce que son corps soit retrouvé sans vie.
Quelles circonstances pour quelles responsabilités ? Dans un communiqué mardi, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, déclare avoir "pris connaissance du tragique décès de l'élève-officier Jallal Hami". "Agé de 24 ans, l'élève avait démontré un rare sens du collectif et de grandes qualités intellectuelles et morale", ajoute-t-il encore. Le texte précise que le ministre "vient d'ordonner une enquête de commandement visant à déterminer dans les plus brefs délais les circonstances" de ce décès "et les responsabilités éventuelles".
En clair, cette enquête interne à l'armée devra permettre de faire toute la lumière sur la nature exacte de cette activité nocturne d'une part, et sur les mesures de sécurité l'entourant d'autre part.