Cela a beau être la prunelle de leurs yeux, les Français ne lui consacre pas les soins nécessaires. Une étude de l'institut Ipsos commandée par l'opticien Krys et publiée mercredi par Le Parisien-Aujourd'hui en France affirme ainsi que la vue des Français se dégrade, faute de soins appropriés. En cause : les prix élevés pratiqués par les opticiens et le manque d'ophtalmologues.
Les chiffres avancés par l'étude sont accablants : 66% des 200 opticiens interrogés constatent ainsi qu'avec la crise, beaucoup de patients retardent un changement de lunettes nécessaire. Ils constatent également que de plus en plus "attendent d'avoir des problèmes graves pour consulter". 12% des patients sont même menacés de problèmes graves parce qu'ils renoncent aux soins.
Très chères lunettes. Pourquoi de telles négligences ? La principale raison est financière. Le coût des soins et des lunettes restant à la charge du patient est jugé trop important par 54% d'entre eux. Une étude de l'UFC-Que Choisir parue en avril leur donne raison : d'après l'enquête de l'association de consommateurs, le prix des lunettes en France est le plus élevé d'Europe.
En cause, le grand nombre de magasins qui obligent les commerçants à augmenter leurs marges pour survivre. "De plus en plus, on paie des magasins et pas des paires de lunettes", s'agace Etienne Caniard, président de la Mutualité française interrogé par Le Parisien-Aujourd'hui en France. L'UFC-Que Choisir mettait également en cause les coûteuses offres marketing des opticiens comme de proposer une seconde paire offerte ou à 1 euro. D'après l'étude Ipsos-Krys, 41% des Français préfèreraient renoncer à cette seconde paire en contrepartie d'une remise de 50 euros.
Les ophtalmos peu disponibles. Les négligences des patients sont également liées au manque de disponibilité des ophtalmologues, selon l'étude. 43% des personnes interrogées disent ainsi rencontrer des difficultés pour obtenir un rendez-vous avec leur ophtalmo dans des délais raisonnables, contre 20% en Allemagne. Résultat, 29% des Français font contrôler leur vue chaque année, alors que 60% rendent une visite annuelle à leur dentiste.