Ce n'est pour l'instant qu'une menace mais elle provoque déjà un vent d'indignations. Au lendemain de l'annonce de l'intention du père de Mohamed Merah de déposer une plainte contre la France pour "avoir tué son fils", l'ensemble de la classe politique a condamné l'attitude de Mohamed Benalel Merah. Jusqu'à Nicolas Sarkozy qui s'est dit "indigné" mardi matin.
"Faut-il rappeler à cet homme que son fils avait filmé ses crimes et pris le soin diabolique de faire parvenir ces images ignobles à une chaîne de télévision", a déclaré le chef de l'Etat.
Les proches de Nicolas Sarkozy ont aussi été nombreux à réagir. "C'est son droit, mais je n'ai qu'un seul mot à la bouche : indécence", a réagi mardi Henri Guaino sur France Culture. Les tueries de Montauban et de Toulouse "me suffisent pour avoir une opinion sur son fils", a-t-il ajouté. "Un peu plus de décence, cela vaudrait beaucoup mieux pour tout le monde", a-t-il insisté.
"Ce type est un monstre"
Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy s'est d'autre part insurgé avec force contre la mise en cause de la société française pour expliquer le geste de Mohamed Merah. "Chercher à expliquer par la responsabilité de la société un geste pareil est pour moi le comble de l'indécence", a-t-il lancé. "Ce type est un monstre qui a tué de sang-froid. La société n'y est absolument pour rien", a-t-il ajouté.
Henri Guaino n'a pas manqué d'égratigner l'opposition au passage. "C'est l'idéologie d'une certaine gauche. Le criminel n'est jamais responsable de ses actes. Il n'est jamais responsable de rien. Ce sont tous les autres qui sont responsables", a poursuivi Henri Guaino. "Un monstre n'est pas un symptôme de l'état de la société. Un monstre est un monstre. Il n'y a pas une explication sociale possible à un crime pareil", a-t-il conclu.
Savoir "se taire"
Un avis partagé par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. "Si j'étais le père d'un tel monstre, je me tairais dans la honte", a estimé Alain Juppé, interrogé par Radio Classique.
A contre-courant de ces réactions, le candidat à la présidentielle Jacques Cheminade a affirmé "comprendre" la demande du père de Mohamed Merah. "Je comprends qu'il veuille comprendre les circonstances, même s'il ne faut pas toujours solliciter la justice (...). J'aurais voulu que Merah soit capturé vivant, qu'on puisse connaître ses réseaux", a-t-il réagi mardi matin sur BFM TV. "Il n'y a pas de complot politique mais il y a d'étranges liens établis, notamment lors de l'intervention en Libye, entre d'anciens réseaux Al-Qaïda, des islamistes, et nos propres services", a-t-il mis en garde, ajoutant qu'il y avait déjà eu un "arrangement entre les services américains et Ben Laden à une époque".