INFO. Mis en examen notamment pour trafic d'influence, Nicolas Sarkozy s'exprimait mercredi soir lors d'une interview exclusive sur Europe 1 et TF1. L'ex-président est notamment revenu sur l'appartenance de Claire Thépaut, l'une des deux juges d'instructions de ce dossier qui lui ont signifié sa mise en examen, au Syndicat de la magistrature (SM), marqué à gauche.
Le souvenir de 2012. "Est-il normal que l'on choisisse, pour instruire une affaire où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au syndicat de la magistrature ?", a ainsi lancé Nicolas Sarkozy. "Je pense pas que 70 millions de justiciables aient reçu la lettre que j’ai reçu le 2 mai 2012, à la veille de l’élection présidentielle, du même syndicat de la magistrature", a-t-il poursuivi avant de lire une partie de cette missive lui signifiant que le SM allait appeler à voter contre lui lors de la présidentielle du fait que "tout au long de (son) double quinquennat, (il) n’a cessé d’affaiblir l’autorité judiciaire et d’attiser la haine de la Justice".
"Une violation d’un principe du droit fondamental". Interrogé sur le fait que ses derniers ennuis judiciaires seraient une revanche de ceux qu'il avait lui-même surnommé "les petits pois", Nicolas Sarkozy a lancé : "la revanche, lorsqu’on est magistrat et que l’on doit instruire à charge et à décharge, c’est la violation d’un principe du droit fondamental". "Tout justiciable a le droit à un juge impartial. Qui aimerait, pour avoir à trancher un différent entre lui et la Justice, (trouver) en face de lui un magistrat dont l’obsession politique est de détruire la personne contre qui il doit instruire à charge et décharge", assène enfin l'ex-président estimant enfin "qu'il est tout à fait invraisemblable qu’il ce soit trouvé des magistrats nommés, pour s’occuper d’une affaire où (son) nom est cité, un magistrat appartenant au syndicat de la magistrature quand on connait son engagement."
>> La réponse du SM :
La réponse du Syndicat de la magistrature ne s'est pas fait attendre. Le SM a accusé Nicolas Sarkozy de "tenter de jeter le discrédit" sur les juges. L'ancien chef de l'Etat "persiste à tenter de jeter le discrédit sur ceux dont la profession est de rechercher la manifestation de la vérité", déplore dans un communiqué le syndicat, classé à gauche, assurant qu'"un juge, même syndiqué, n'en est pas moins impartial". L'organisation regrette que Nicolas Sarkozy fasse "l'amalgame entre la critique par un syndicat, personne morale, d'une politique menée et l'action d'un magistrat directeur d'enquête, dans le cadre de ses fonctions".
L'intégralité de l'entretien :
EXCLUSIF - Interview de Nicolas Sarkozy sur...par Europe1frL'INFO - Nicolas Sarkozy mis en examen
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