Nicolas Sarkozy, invité d'honneur mercredi du traditionnel dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a jugé "positif" le mouvement enclenché dans le monde arabe par les manifestations de Tunisie et d'Egypte et jugé du devoir des démocraties de soutenir ce "début de printemps des peuples". Les événements de Tunisie et d'Egypte, qui ont envoyé une onde de choc dans le reste du monde arabe, ont "une dimension sans doute historique", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Le peuple tunisien et le peuple égyptien, avec une audace qui les a surpris eux-mêmes, ont dit avec force qu'ils voulaient vivre autrement", a-t-il estimé. "Nul n'a le droit de les condamner pour ce qu'ils ont eu le courage de dire."
"Ce début d'un printemps des peuples est positif parce qu'il est authentique", a poursuivi le chef de l'Etat. Il a salué le fait que les manifestants tunisiens et égyptiens n'aient pas crié "à bas l'Occident", "à bas l'Amérique" ou "à bas l'Israël", ni attaqué une minorité ou prôné un retour à un âge d'or islamique.
Le président de la République a cependant lancé une mise en garde contre la tentation d'en tirer des conclusions trop hâtives. "Qui peut dire quelles seront les étapes à venir ? Nous avons eu déjà tant de mal à distinguer les étapes récentes", a-t-il expliqué. "Et qui peut exclure des dérives brutales ou totalitaires ? Personne." "Mais c'est notre devoir d'aider ces mouvements. Ce qui ne veut pas dire nous ingérer", a-t-il néanmoins nuancé. "Car ce sont nos valeurs dont ces peuples se réclament (...) Pourquoi ce qui est bon pour nous leur serait interdit ?"