La décision du Conseil d'Etat d'annuler la suspension de culture du maïs transgénique reste autant en travers de la gorge des écologistes que du gouvernement. Lors d'une table ronde sur l'agriculture à Gimont dans le Gers, Nicolas Sarkozy a affirmé mardi que l'exécutif préparait un nouveau texte pour interdire la culture du maïs OGM Monsanto 810 en France.
"Le gouvernement maintient et maintiendra son opposition à la culture du Monsanto sur notre territoire", a assuré le chef de l'Etat. Il a également précisé que les ministres de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet et de l'Agriculture Bruno Le Maire préparaient "une nouvelle clause de sauvegarde".
Le progrès mais pas au détriment du consommateur
"Je crois à la recherche, je crois au progrès, je crois à la nécessité de donner aux agriculteurs les moyens de développer leur productivité, mais je pense aussi que tout doit être fait pour maintenir la confiance du consommateur", a ajouté le président français.
Lundi, le Conseil d'Etat a annulé la suspension de culture du maïs OGM Monsanto décidée par le gouvernement français en février 2008, mais les ministres de l'Agriculture et de l'Ecologie a affirmé dans la foulée que tous les moyens étaient à l'étude pour l'interdire en France.
Traces de toxines dans le sang
La plus haute juridiction administrative avait estimé que la preuve d’un niveau de risque élevé pour la santé ou l’environnement n'avait pas été apportée par le ministère de l'Agriculture. Pour interdire cet organisme génétiquement modifié (OGM), le gouvernement va donc devoir en prouver la dangerosité pour la nouvelle clause de sauvegarde.
José Bové, figure de proue de la Confédération paysanne et farouche opposant des OGM, invite le gouvernement à citer une étude de chercheurs canadiens qui ont trouvé dans le sang et le cordon ombilical de femmes enceintes des traces de la toxine Bt, produite par la maïs Monsanto pour tuer les insectes.