Le mandataire judiciaire chargé de la liquidation de SeaFrance, Stéphane Gorrias, a évalué mardi à "190 millions d'euros" les dettes de SeaFrance. La compagnie de ferries - dont "819 salariés sont inscrits à l'effectif" - a été liquidée lundi par le tribunal de commerce de Paris.
170 millions pour la SNCF
Sur les 190 millions d'euros de créances, 170 millions d'euros sont exigibles par la SNCF, maison mère de SeaFrance, a précisé Stéphane Gorrias. La SNCF avait notamment versé "70 millions" en avril 2010 pour regarnir la trésorerie de la compagnie maritime lors d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Les vingt millions restants sont dus "à des tiers", dont les chantiers navals Arno, à Dunkerque.
Le mandataire judiciaire a précisé que sa "mission principale est la sauvegarde de l'emploi et la préservation des droits de salariés" de SeaFrance. Il devra également "vendre les actifs de la société dans des conditions acceptables pour les créanciers", a-t-il ajouté.
Trois bateaux à vendre
Les principaux actifs de SeaFrance sont ses trois navires dont deux (le "Berlioz" et le "Rodin") ont une valeur estimée chacun entre 50 et 70 millions d'euros, selon Stéphane Gorrias. Un quatrième navire (le "Molière"), propriété de banquiers regroupés au sein d'une société en nom collectif, est détenu en crédit-bail.
Quant aux salariés de l'entreprise, sur un effectif total de 872, les 53 qui étaient sous statut SNCF ont été immédiatement repris par la compagnie ferroviaire. Les 819 restants recevront leur lettre de licenciement "dans un délai de 15 jours".
La SNCF a annoncé mardi qu'elle souhaitait reclasser 500 salariés de SeaFrance, comme la loi le lui oblige. Pour les salariés qui ne pourraient être reclassés dans leur groupe, le mandataire a dit vouloir "favoriser leur réembauche au sein de repreneurs éventuels".
53 millions d'euros d'indemnités pour les salariés
Le mandataire a estimé à 53 millions d'euros les indemnités à percevoir par les salariés de SeaFrance. Sur ces 53 millions, 17 millions d'euros seront pris en charge par le régime de garantie des salaire (AGS), a-t-il dit. Le reste sera à la charge de la SNCF qui a indiqué lundi le versement "d'une somme d'un montant global estimé à 36 millions d'euros" pour indemniser les salariés de SeaFrance.