François Chérèque, leader de la CFDT, avait dit sa "honte" face au comportement du syndicat Maritime Nord. L’organisation a annoncé jeudi qu’elle avait engagé, à l’unanimité, une procédure de radiation de ce syndicat local, constitué en majorité de salariés de SeaFrance. En cause : une "accumulation de faits et événements qui portent gravement atteinte à la CFDT", à "ses militants et adhérents".
La CFDT juge le comportement des syndicalistes de Maritime Nord "contraires à [ses] valeurs et objectifs". Car "par son refus d’examiner toutes les solutions permettant de sauvegarder un maximum d’emplois" chez SeaFrance, ce syndicat n’a pas tout fait pour "préserver l’intérêt des salariés et des adhérents de cette entreprise" et même "fait porter l’échec de la sauvegarde des emplois à SeaFrance sur toute la CFDT".
En clair, la CFDT reproche à Maritime Nord d’avoir fait capoter une offre de reprise de la société en redressement par Louis Dreyfus Armateurs. L’offre soutenue par le syndicat, celle de la reprise sous forme de coopérative ouvrière, a été jugée non viable par la justice, ce qui a provoqué la liquidation de la compagnie de ferries, le 9 janvier.
Une procédure sur plusieurs semaines
Le 9 janvier, François Chérèque avait désavoué ce syndicat fort d’environ un millier d’adhérents, dont 70% de la section SeaFrance. Il avait dit avoir "un peu honte du comportement de ces militants qui n’ont pas un comportement honorable". Invité d’Europe 1 dimanche, François Chérèque avait en outre évoqué des soupçons de malversations, sans donner de détails. Les délégués CFDT de SeaFrance sont en effet visés par une enquête pénale pour de supposées malversations financières, dénoncées dans un rapport de la Cour des comptes.
Les noms d'Eric Vercoutre et Didier Cappelle, deux responsables de la CFDT Maritime Nord, sont fréquemment cités. "Je n'ai pas dit qu'il n'y a pas eu quelques petits problèmes entre 2005 et 2007", concédait le 9 janvier Didier Cappelle, tout en dénonçant une campagne de calomnie.
La procédure de radiation est extrêmement rare et doit s’étaler sur plusieurs semaines. Prochaine étape pour Maritime Nord : l’union départementale du Pas-de-Calais, ainsi que la fédération des transports devront donner leur avis. Le syndicat devra ensuite être auditionné, puis le bureau national devra trancher.