Avances sur indemnisation, exonérations de cotisations sociales, reports de remboursement...C’est ce que Nicolas Sarkozy a promis jeudi aux agriculteurs étranglés par la sécheresse, lors d’un déplacement en Charentes. Des propositions variées qui ne font pas l’unanimité auprès des agriculteurs.
"Des réactions dans l’urgence"
La FNSEA, le principal syndicat agricole, se montre satisfait. Nicolas Sarkozy "a pris conscience de la situation", a estimé jeudi Xavier Beulin, président de la FNSEA. Il s'est félicité des "réactions dans l'urgence" du président de la République. Le leader syndical a aussi salué la mise en place d'un plan de cinq ans de création de retenues d'eau et de réduction des volumes d'eau utilisés par l'agriculture.
Mais pour d’autres, le compte n’y est toujours pas. "On nous parle logistique, on nous parle de l’armée qui va transporter de la paille, mais la question de fond - comment les éleveurs vont-ils pouvoir acheter demain le complément nécessaire à la paille pour nourrir leurs animaux - n’est toujours pas traitée", regrette au micro d’Europe 1 François Luca, agriculteur charentais.
Des mesures "insuffisantes"
Déception aussi pour la Coordination rurale, syndicat minoritaire agricole. Pour cette organisation, le chef de l'Etat "n'a manifestement pas pris la mesure des conséquences des récoltes de céréales grillées par la sécheresse qui vont entraîner un renchérissement des compléments alimentaires tout en mettant aussi en grande difficulté les céréaliers". Le syndicat a réitéré sa demande de "mettre à disposition des éleveurs les deux millions de tonnes de céréales qui sont destinées en 2011 à fabriquer du biocarburant".
La Confédération paysanne, un autre syndicat agricole minoritaire, a fait la même demande. Elle estime que les exonérations de taxes sur le foncier non bâti, le report d'un an du remboursement des prêts consentis en 2009 aux éleveurs et la prise en charge par l'Etat des intérêts de ces crédits "vont donner un peu d’oxygène aux trésoreries des éleveurs" mais juge toutefois ces mesures "insuffisantes".