Les membres du conseil national de la sécurité routière (CNSR) sont en colère. Réunis lundi matin à l’Assemblée nationale, ils espèrent faire entendre leurs inquiétudes sur “l’absence de gouvernance sur l'insécurité routière “, estime lundi Chantal Perrichon, membre du bureau du CNSR et présidente de la Ligue contre la violence routière.
Invitée d’Europe 1, Chantal Perrichon craint toutefois que le CNSR ne se transforme en “parodie”. "Je demande la tenue en urgence d'un conseil interministériel sur la sécurité routière”, exige-t-elle, déplorant une “absence de décision “. “Nous arrivons à une catastrophe : fin 2014, le nombre de morts sur les routes va remonter, pour la première fois depuis douze ans”, prévient Chantal Perrichon.
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Les "lobbys vroum-vroum". Interrogée sur l'expérimentation du passage à 80 km/h sur certaines départementales, Chantal Perrichon a déploré que le gouvernement ne généralise pas la mesure. Et a accusé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, d'avoir cédé aux pressions des lobbys. "Si on faisait basculer toutes les départementales sans séparateurs médians à 80km/h, nous pourrions économiser environ 300 à 350 morts", estime-t-elle. "Le ministre est gêné, il est face aux lobbys vroum-vroum ! Il va faire une petite expérimentation, alors que nous savons, grâce aux experts, que nous pouvons sauver des vies. Il faut généraliser la mesure", ajoute Chantal Perrichon.
Cette dernière est visiblement très remontée contre Bernard Cazeneuve. "Il est hallucinant d'entendre un ministre qui vit dans sa bulle, qui n'écoute personne, qui part du principe qu'il connait tout en sécurité routière, dire qu'il va avoir une politique tous azimuts... Nous lui demandons surtout d'avoir une politique orientée, un cap, de ne pas taper sur tout et n'importe quoi ! C'est affligeant !", a-t-elle conclu.