Le nombre de morts sur les routes françaises a augmenté de 3,7% en 2014, première année de hausse depuis douze ans, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Il y a eu 3.388 personnes tuées sur les routes en 2014, soit 120 de plus qu'en 2013, qui avait marqué un record à la baisse depuis 1948, année des premières statistiques. Il s'agit ainsi de la première année de hausse depuis douze ans. En réponse, le ministre a présenté lundi un "plan de lutte" pour enrayer cette augmentation.
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Objectif moins de 2.000 morts en 2020. Ces chiffres ne sont "pas à la hauteur des objectifs que nous nous étions fixés", a déclaré le ministre, qui "maintient" la mire fixée l'an dernier de faire baisser à 2.000 le nombre de morts sur les routes en 2020. "2014 n'est pas aussi sombre qu'on pourrait le croire dans la mesure où c'est la deuxième moins mauvaise année" depuis que des statistiques sont établies, a souligné Bernard Cazeneuve.
Les autorités "maintiennent" ainsi cet objectif et our cela, le ministre de l'Intérieur a annoncé 26 mesures dont la mise en place sera "immédiate" ou dans un délais "court".
>> Voici les trois principales mesures s'inscrivant dans ce plan de lutte contre la mortalité routière :
- Abaissement du taux d'alcoolémie légal pour les apprentis. Le ministre de l'Intérieur, a annoncé une première mesure visant les jeunes conducteurs. Le taux d'alcoolémie légal est désormais abaissé à titre expérimental de 0,5 à 0,2 g/l pour les conducteurs novices.
- Oreillettes, casques et écouteurs vont être interdits au volant. Seconde mesure, plus étonnante, Bernard Cazeneuve veut désormais interdire l'utilisation des oreillettes, casques et écouteurs au volant afin d'améliorer "l'attention des conducteurs".
- En ville, une meilleur protection des passages piétons. La troisième mesure de ce plan vise à interdire aux automobilistes de se garer à moins de 5 mètres "avant les passages piétons". Bernard Cazeneuve souhaite ainsi "améliorer la visibilité entre piétons et conducteurs" et faire baisser les accidents mortels en ville.
Baisse de la vitesse, augmentation et modernisation des radars. D'autres mesures concernent l'augmentation du nombre des radars feux rouges, la modernisation du parc des 4.200 radars ou le renforcement des contrôles des exploitants de débits de boisson. Une baisse de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires bidirectionnelles "particulièrement accidentogènes" sera aussi expérimentée tout comme, dans onze départements, les tests salivaires en matière de dépistages de stupéfiants.
Réaction mitigée du Conseil national de la sécurité routière. "Nous sommes rassurés par cette nouvelle dynamique mais il n'y a pas de mesure forte qui va permettre de changer très fortement la mortalité sur les routes", a réagi Philippe Lauwick, président de la commission "alcool, vitesse et stupéfiants" du Conseil national de la sécurité routière (CNSR).
L'abaissement de l'alcoolémie légale pour les conducteurs novices "permet de faire passer le message que quand on conduit, on ne boit pas" mais "elle ne changera pas la face du monde dans la mesure où l'alcoolémie responsable d'accident est souvent beaucoup plus forte que 0,5 g/l", a-t-il détaillé. Philippe Lauwick a par ailleurs estimé que les mesures présentées n'allaient "pas au bout". Il aurait souhaité par exemple que la limitation de vitesse passe de 90 à 80 km/h sur tout le réseau secondaire.
C'est aussi une demande de la Ligue contre la violence routière. Cette association réclame par ailleurs la mise en place rapide d'une loi interdisant les avertisseurs de radar.
La mortalité routière divisée par cinq depuis 1973. Le nombre de morts sur les routes est en baisse régulière depuis 1973. Cette année-là, les autorités avaient recensé plus de 18.000 morts en France. La mortalité a ainsi été divisée par cinq en un peu plus de quarante ans en France.