Sida : les autotests vont être autorisés

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Thomas Morel avec Anne Le Gall , modifié à

INFO E1 - La ministre Marisol Touraine s'est déclarée favorable à ces tests à faire à domicile.

Réaliser un test de dépistage du sida chez soi, pour un coût raisonnable. C'était déjà possible aux Etats-Unis, ce sera bientôt le cas en France. La ministre de la Santé Marisol Touraine a donné son feu vert vendredi, selon les informations recueillies par Europe 1. Il y a deux semaines, le Conseil national du sida avait déjà donné un avis favorable.

L'avis de Marisol Touraine. "Je suis favorable à la mise à disposition des autotests de dépistage du virus du sida", a-t-elle confié à Europe 1. "Il y a aujourd'hui environ 30.000 personnes en France qui sont séropositives sans le savoir et donc la priorité pour moi est de tout mettre en œuvre pour favoriser le dépistage. Et cela passe par le choix de plusieurs solutions", a-t-elle ajouté, tout en précisant que les autotests "ne sont pas une solution miracle, mais un outil complémentaire".

Dans le détail, "la Ministre a décidé de saisir l’Agence Nationale de Sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour avis sur l’accompagnement des utilisateurs, ainsi que la Haute Autorité de Santé (HAS) pour savoir comment ces autotests pourraient s’intégrer dans la stratégie globale de prévention et de dépistage du VIH", précise un communiqué.

Comment ça marche ? Aux Etats-Unis, où les autotests sont en vente libre depuis 1996, on en trouve de deux types : ceux qui demandent un prélèvement de sang et ceux qui se contentent de salive. Dans tous les cas, les tests se veulent le plus simple possible : un petit prélèvement, on laisse reposer quelques minutes dans une solution et le résultat apparaît. Ils offrent en plus l'avantage d'être accessibles : OraQuick, test salivaire autorisé par l'administration américaine en juillet 2012, est vendu outre-Atlantique pour un peu plus de 30 euros.

Où les trouver ? Le ministère de la Santé n'a donné aucun détail sur une éventuelle date de commercialisation. C'est en effet désormais aux fabricants de demander une homologation de leurs produits qui devront être "conformes au règlement européen", précise un communiqué. Marisol Touraine a aussi insisté pour que ces marques mettent en place un "dispositif spécifique d’information et d’accompagnement" des utilisateurs. Aux Etats-Unis, des lignes téléphoniques spéciales ont ainsi été créées pour répondre 24 heures/24 aux interrogations.

Les limites. Si la France a longtemps été réticente à l'idée de commercialiser des autotests, c'est que leur fiabilité a longtemps fait l'objet de débat. A deux reprises, en 1998 et 2004, le Conseil national du sida s'est opposé à leur commercialisation, exprimant des réserves sur les résultats affichés par ces produits. Et encore aujourd'hui, les doutes persistent. Les études menées aux Etats-Unis sur OraQuick ont montré que seuls 93 % des cas étaient détectés. Un taux élevé, mais qui laisse encore échapper beaucoup de séropositifs. En tout état de cause, les résultats devront être confirmés par un test sanguin.