L'INFO. Trente ans de prison : c'est ce que risque désormais Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, après la requalification mardi de sa mise en examen. Cette dernière est désormais poursuivie pour "coups mortels aggravés", une qualification criminelle passible de la cour d'assises. Ce sont les déclarations de son compagnon, Berkane Maklouf, qui ont changé la donne. Aux enquêteurs, le beau-père de Fiona a affirmé que c'est la jeune femme qui avait frappé Fiona la veille de son décès. Elle lui aurait asséné, selon lui, des coups dans le bas du dos et à la tête. De son côté, Cécile Bourgeon nie et accuse Berkane Maklouf. Une confrontation devrait bientôt avoir lieu. Mais on en sait d'ores et déjà un peu plus sur les derniers jours de l'enfant. Une semaine en enfer, où les coups pleuvaient.
Des violences régulières et répétées. Les coups qui ont tué Fiona n'étaient pas isolés. C'est ce qui ressort des auditions menées par les deux juges d'instruction. Entre le 7 et le 12 mai dernier, pendant sa dernière semaine de vie, la fillette aurait été régulièrement frappée par son beau-père, selon les dires de Cécile Bourgeon. Un calvaire qui aurait commencé dès le mardi. Fiona reçoit alors une claque sur la tête qui provoque un gros hématome au niveau de la tempe.
Les coups pleuvent, jusqu'à la fin. A cause de cette trace, l'enfant ne va pas à l'école cette semaine-là. Elle porte même un bandeau pour cacher sa blessure, comme l'explique Pierre Sennes, le procureur de Clermont-Ferrand au micro d'Europe 1. "Des témoins nous disent avoir vu Fiona, le mercredi après-midi, avec un bandeau sur la tête qui avait pour finalité, nous dit Mme Bourgeon, de cacher l'hématome à la vue des tiers", rapporte le magistrat au micro d'Europe 1. "Nous savons également que cet hématome s'est aggravé. Mme Bourgeon nous dit que Fiona n'était pas bien le vendredi matin puis que l'hématome s'était étendu le samedi. De la tempe, il était descendu sur l'œil", précise-t-il.
Les coups qu'elle reçoit le samedi ne font qu'aggraver l'état de santé de Fiona. L'enfant a donc vécu un véritable supplice lors de ses derniers jours. Un supplice dont le couple, visiblement sous l'emprise de la drogue, ne s'est peut-être même pas rendu compte.