Strasbourg : il voulait mourir en "martyr"

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avec agences , modifié à
Le procureur de Strasbourg a détaillé l'interpellation de l'homme tué à Strasbourg samedi.

Il était "le principal objectif" des interpellations orchestrées samedi matin à Paris, Strasbourg, en Seine-et-Marne et dans les Alpes-Maritimes. Celui qui, par ses empreintes laissées sur la cuillère de la grenade lancée le 19 septembre dans une épicerie juive de Sarcelles, a permis aux enquêteurs de lancer ce vaste coup de filet antiterroriste.

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Jérémie Louis-Sydney, a donc été tué samedi matin lors de son interpellation dans l'appartement de sa compagne à Strasbourg, a expliqué Patrick Poirret, le procureur de la République de Strasbourg lors d'une conférence de presse. Âgé de 33 ans, Jérémie Louis-Sydney, de nationalité française, s'était converti à l'islam radical. "On savait qu'il était dangereux", a assuré Christophe Allain, le patron de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ), ajoutant que les policiers pensaient pouvoir l'interpeller sans violence grâce à une "minute de surprise" lors de l'intervention matinale.

Un fonctionnaire blessé

"Les huit fonctionnaires de la BRI et de la DIPJ se sont retrouvés face à un individu debout, arme au poing, qui a ouvert le feu sur eux. Il était équipé d'un fort calibre, un 357 Magnum. Il a vidé son barillet de six munitions sur les fonctionnaires", a précisé Patrick Poirret, soulignant qu'il possédait d'autres cartouches "dans un sac".

Un fonctionnaire de la BRI a été blessé dans l'échange de coups de feu. "Il a reçu une balle dans la visière du casque et une dans le gilet pare-balles au niveau du thorax. Il est légèrement blessé, commotionné par le choc".

Sa femme et deux enfants présents lors de l'assaut

Après la riposte des policiers, "la personnes recherchée s'est effondrée dans le hall de l'appartement, mortellement blessé", a ajouté le procureur. Le Samu, appelé sur place, n'a pu que constater son décès.

Sa femme et les deux enfants de 6 ans et 1 mois présents dans l'appartement lors de l'assaut se trouvaient dans une autre pièce au moment de l'échange des tirs. Sa femme a été placée en garde à vue. Outre de l'argent liquide, 27.000 euros, les enquêteurs ont saisi "quatre testaments", selon François Molins, le procureur de la République de Paris.

"Finir en martyr"

Selon les premières constatations des enquêteurs, Jérémie Louis-Sydney "avait la volonté de finir en martyr". "Il n'a pas laissé l'occasion de discuter, d'échanger un mot", il a ouvert le feu directement.

Autre détail qui intrigue, il avait une barbe qu'il a rasée en arrivant à Strasbourg, chez sa seconde épouse, il y a quelques jours. "C'est, paraît-il, un signe de passage à l'acte qui peut conduire au martyr. C'est probable mais je n'affirme rien", a tenu à dire Patrick Poirret.

Jérémy Sydney était "un itinérant" qui avait des attaches familiales à Torcy, en Seine-et-Marne, et "une autre famille dans le sud". Il était "connu de la DCRI depuis le printemps 2012" mais ce service ne l'avait "jamais entendu".

"Un réseau, quasiment une cellule"

Les autres personnes appartenant à ce que le haut magistrat a décrit comme "un réseau, quasiment une cellule", présentent des profils similaires. Trois d'entre eux ont un casier judiciaire pour des faits de droit commun. Les objectifs de cette "cellule" restent toutefois obscurs.

Lors de l'opération, les policiers ont retrouvé de la littérature islamiste ainsi qu'une "liste d'associations israélites en région parisienne", selon François Molins. "L'enquête devra déterminer quels étaient" ses éventuels projets terroristes.