Que s’est-il passé entre DSK et Tristane Banon en février 2003 ? Alors que la plainte de la jeune femme a été classée sans suite, les avocats de DSK on livré, ce vendredi, une partie de la version de leur client : une façon de contester la qualification "d’agression sexuelle", reconnue par le parquet mais prescrit, (après 3 ans, le délit d’agression sexuelle est prescrit – ndlr). Maîtres Henri Leclerc et Frédérique Beaulieu ont décidé que la démarche de DSK devait être "poursuivie publiquement". Ils ont donc transmis trois questions des policiers ainsi que les trois réponses de leur client lors de son audition du douze septembre dernier.
"Nous avons badiné"
1ère question : l’entrevue. "Pouvez-vous nous relater le déroulement de cette entrevue ?" lancent les policiers. Réponse de Dominique Strauss-Kahn : "Tristane Banon est arrivée, nous nous sommes assis, elle dans le fauteuil et moi dans le canapé. Elle m'a posé quelques questions peu différentes de celles du premier entretien. Après 25 voire 30 minutes, elle a terminé ses questions et nous avons discuté d'une façon plus légère. Nous avons "badiné". Nous avons adopté un ton de conversation plus personnel".
"J'ai alors tenté de l'embrasser"
2ème question : le "badinage". Les policiers s’interrogent et demandent quelques précisions : "Qu'entendez-vous par "badiné" ? L’ancien patron du FMI répond : "Je lui ai demandé quels étaient ses goûts en matière d'art, de littérature, de voyages. Nous avons parlé sur un ton plus léger. Ensuite nous nous sommes levés pour partir. J'ai alors tenté de l'embrasser. Elle m'a repoussé. Elle a quitté les lieux, mécontente. Le tout s'étale sur environ 30 voire 45 minutes".
"Elle m'a repoussé fermement"
3ème question : le détail. Resté relativement vague sur la scène et son déroulement les policiers réclament alors un peu plus de détails à Domnique Strauss-Kahn qui s’exécute alors "J'ai essayé de la prendre dans mes bras. J'ai tenté de l'embrasser sur la bouche. Elle m'a repoussé fermement. Elle m'a lancé, en substance ‘Ca va pas ?’. J'ai de suite relâché mon étreinte, elle s'est emparée de ses affaires et elle a quitté l'appartement furieuse".
Tristane Banon pourrait porter plainte à nouveau
Plainte avec constitution de partie civile. Maître David Koubbi a déjà fait savoir, ce jeudi, que sa cliente, Tristane Banon, "allait dans les jours qui arrivent" déposer une plainte avec constitution de partie civile. Une telle action de la part de celle qui qualifie DSK de "cochon" et l'accuse dans son livre "Le bal des hypocrites" de lui avoir "volé sa vie" entrainerait alors automatiquement la désignation d'un juge d'instruction et par conséquent relancerait l'affaire.
Avec la révélation d’une partie de l’audition de DSK, ses avocats estiment que "chacun peut ainsi apprécier le comportement de Dominique Strauss-Kahn, mais il ne constitue en aucune façon au plan juridique une agression sexuelle. Les faits dénoncés par Tristane Banon sont imaginaires".