Encore trop de sucres, de gras et de sel : les efforts de l'industrie agroalimentaire pour réduire ces apports excessifs s'avèrent encore insuffisants pour respecter les préconisations sanitaires, selon l'étude de l'Observatoire de la qualité de l'alimentation (Oqali) publiée mardi. L'étude a mesuré l'impact de la reformulation des recettes de 15.000 produits industriels, et montre que les progrès restent très insuffisants par rapport aux objectifs du Plan national nutrition santé (PNNS 2).
Au cours des cinq dernières années, les apports journaliers en sucres ont baissé de 0,4% pour les hommes et les femmes. La reformulation des produits a permis de réaliser 1,6% des objectifs du Plan (hommes et femmes), Du côté des lipides (graisses), les apports journaliers ont reculé de 0,4% pour les hommes et 0,3% pour les femmes, ce qui représente 28% des objectifs chez les hommes mais 5% seulement pour les femmes. Les apports en sel ont quant à eux baissé de 1,1% pour les hommes et de 0,9% pour les femmes, soit une réalisation de "3 à 5%" des objectifs du Plan national nutrition santé (PNNS 2) pour les hommes et de 14% pour les femmes.
Par ailleurs, l'étude témoigne de la grande désaffection pour l'aspartame "dès 2003", liée aux suspicions d'effets cancérigènes.Début 2012, il n'était plus présent que dans 39% des innovations à base de "faux sucres" (les "édulcorants intenses") contre 85% en 2002. A l'inverse, les produits à base de "stevia" (un édulcorant naturel) sont de plus en plus nombreux depuis l'autorisation du produit en 2009.
Autre donnée: près d'un produit sur cinq parmi les 15.000 de la liste contiennent de l'huile de palme, corps gras que le Sénat a vainement tenté de surtaxer pour en réduire l'usage (amendement dit "Nutella"), et qu'on retrouve notamment dans les pains, biscuits, gâteaux etc.
Pour l'association de défense des consommateurs, le CLCV, cette étude témoigne qu'en matière de santé nutritionnelle, "faire appel aux bonnes volontés des professionnels ne suffit pas".