Pénuries de hamburgers près de Marseille. En raison d'une grève qui paralyse la plate-forme d'approvisionnement des 215 McDonald's. Depuis mardi après-midi, une cinquantaine de salariés de McDo bloquent deux fournisseurs localisés près de Marseille.
Résultat : c'est la rupture de stock depuis le week-end dernier. Les frigos sont vides et près 70 restaurants ont dû fermer. C'est notamment le cas du McDo Saint-Barthélémy de Marseille, dans le Var. Le restaurant, qui emploie 70 salariés, accuse une perte de 9.000 euros par jours depuis vendredi.
"La situation des salariés est en danger"
Ce blocus des livraisons commence donc à sérieusement inquiéter Saïf, le directeur du McDo de Saint-Barthélémy. "C'est très grave. Tout ce qui est surgelé est vide, tout ce qui est du pain, ça a une durée de vie de deux jours donc on a tout jeté, tout ce qui est frais, c'est vide, tout ce qui est sec, il n'y a pas grand chose, c'est que de l'emballage", déplore le directeur du restaurant, au micro d'Europe 1.
Selon lui, cette situation ne peut pas durer plus longtemps. "On rentre dans un chômage technique, ça peut aller jusqu'à fermer le site. Et là, la situation des salariés est en danger" alerte-t-il.
"La grève continuera jusqu'au bout"
Devant sa caisse, Olga, 15 ans de maison derrière elle, regarde désabusée la salle de restaurant plongée dans le noir. Cette dernière soutient le mouvement de grève pour obtenir les mêmes droits que les autres franchisés.
"Avec mon salaire, j'aide mes parents, donc franchement, je leur dit, la grève, elle continuera jusqu'au bout. Je ne comprends pas pourquoi le McDo Saint-Marguerite ou le McDo La Valentine, ils ont eu ce problème là, et ça s'est arrangé. Comment ça se fait que nous soyons en retrait ? Donc maintenant, on fait la grève, pour obtenir comme les autres", justifie-t-elle au micro d'Europe 1.
Pas de négociations en vue
Les salariés réclament notamment une prime, un treizième mois, une table ronde sur le salaire et l'emploi avec la direction de McDo France. Les syndicats attendent des engagements clairs de la direction pour lever les blocus des approvisionnements.
Pour l'heure, les négociations n'ont pas commencé. Mais les McDo ne veulent rien lâcher : "On n'a toujours pas entamé de négociations avec McDo France. Donc, on n'a pas le choix, on continue", abonde Majid Bensaïd, syndicaliste à la CGT, interrogé par La Provence.
De son côté, l'enseigne "dénonce le blocage illégal des sites de deux de ses prestataires par une poignée de salariés", selon Christophe Chapuis, directeur de la région grand Sud de McDonald's France. Le directeur conteste les revendications, estimant avoir déjà donné toutes les garanties sur le maintien des emplois et les avantages sociaux.