L'INFO. Triste record sur les rails de la SNCF. Selon les informations d'Europe1, le nombre de suicides a atteint le cap des 500 depuis un an, soit deux suicides par jour et une hausse de 30% par rapport à la même époque l'année dernière. Des accidents tragiques qui ont de lourdes conséquences sur le trafic des trains. Et qui ont poussé mardi la direction à demander une procédure d'urgence au gouvernement pour que les délais d'intervention sur le réseau après un suicide soient raccourcis.
>> À lire : comment RFF lutte contre les "accidents de personnes"
Une procédure… et des difficultés. Arrivée des secours, de la police judiciaire, attente des pompes funèbres, immobilisation des voies contiguës… Chaque suicide entraîne son lot de complications pour le trafic SNCF. Vendredi dernier par exemple, un suicide à la sortie du tunnel de la gare du Nord a longuement interrompu le trafic des RER B et D entre 17H30 et 22H15, en raison du délai d'intervention de la police judiciaire, des pompes funèbres et de l'identité judiciaire. "Cinq heures d'interruption, c'est parfaitement insupportable !", a regretté Bénédicte Tillon, directrice générale SNCF-Transilien, faisant état ce jour là de plus de 373 trains retardés ou supprimés, dont 56 TGV et 228 Transiliens, soit 300.000 voyageurs concernés au total.
Une amélioration possible, selon la SNCF. "Il y a 5 ans, le temps moyen d'interruption du trafic en cas de suicide était d'environ 3 heures. Aujourd'hui, il est d'environ 2h30 car il y a eu une sensibilisation des parquets par le ministère de la Justice à la demande de la SNCF", selon un porte-parole du réseau Transilien. Les dirigeants ont donc bon espoir d'améliorer le trafic en allégeant la procédure. "Le président, Guillaume Pépy, va donc adresser un courrier aux trois ministères concernés - Intérieur, Justice, Transports - pour demander une procédure d'exception en cas de suicide car cela a un impact majeur sur le trafic", a annoncé mardi Bénédicte Tillon.
>> À lire : Touraine veut un observatoire du suicide
Des accidents qui coûtent chers. Les incidents de personnes ont aussi un coût pour la SNCF. Remorquer la rame abimée, remplacer les trains annulés, éventuellement affréter des bus ou même payer des chambres d'hôtel quand il faut héberger les voyageurs bloqués : les frais sont légions. Mais ils restent tabous : contactée par Europe 1, la compagnie dit ne les avoir jamais chiffrés.