Expulsée en février, la lycéenne marocaine Najlae a atterri à Paris samedi midi.
Najlae Lhimer, cette jeune Marocaine sans papiers expulsée en février de la France vers le Maroc et autorisée à revenir par le président Nicolas Sarkozy, est arrivée samedi en fin de matinée à Paris.
La jeune Marocaine avait déclaré lundi qu'elle prendrait le premier avion pour la France après avoir obtenu son visa. Ce document lui a été délivré mercredi par le consulat de France à Rabat. Elle a donc embarqué samedi dans un vol de la compagnie Jet4You, son avion a décollé à 08h13 de Casablanca.
Un accueil chaleureux
Une cinquantaine de personnes l'ont accueillie, parmi lesquelles des membres du réseau Education sans frontières (RESF) tenant des photos de la lycéenne. Une dizaine de jeunes du lycée Françoise-Dolto à Olivet, où la jeune fille est scolarisée, brandissaient une banderole indiquant "le pays des gendarmes et des préfets t'as expulsée. Bienvenue Najlae dans celui de la solidarité et de la fraternité". La jeune femme retournera dans son lycée du Loiret dès lundi.
Chaleureusement accueillie par de la musique, Najlae s'est dite "super heureuse" d'être rentrée, sur Europe 1 :<iframe class="video" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/21096672" frameborder="0"></iframe>
"Ravie de retourner à Paris"
Peu avant l'embarquement, Najlae Lhimer s'est déclarée "ravie de retourner à Paris". "C'est un rêve qui se réalise, c'est hallucinant, a-t-elle ajouté, très souriante. Une fois ma situation régularisée, je reviendrai en été au Maroc pour voir tous les gens qui m'ont aidée", a-t-elle ajouté.
"J'ai passé l'essentiel de ce séjour entre Rabat et Casablanca. C'est une famille d'accueil qui m'a hébergée à Rabat. Je n'ai pas vu mes parents qui sont à Oujda (au nord-est du pays) et je n'ai pas de rapports avec eux", a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : "Ces expulsions sont injustes parce qu'on a vécu là-bas. Je suis arrivée en France en 2005, à l'âge de 14 ans".
Volte-face du gouvernement
Le 20 février, Najlae Lhimer s'était rendue à la gendarmerie de Château-Renard pour porter plainte pour maltraitance contre son frère, mais avait été placée en garde à vue et immédiatement expulsée de France, car elle faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français remontant au 24 novembre 2009.
Vivement critiquée par les associations de défense des droits de l'Homme, cette décision avait été justifiée par le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson. Ce dernier avait estimé en effet que Najlae Lhimer n'avait "aucun titre à séjourner en France"
Mais quelques jours plus tard, l'Elyséea fait savoir que "le président de la République s'est dit prêt à l'accueillir en France, si elle le souhaite". Un changement de position que le socialiste Malek Boutih a qualifié de "fait du prince", sans rapport avec les "droits des femmes."