Supprimée en 2013, puis remise en place face au tollé provoqué, la bourse au mérite disparaîtra bel et bien à la rentrée. Le gouvernement a l'intention de récupérer l'argent pour augmenter le nombre de bourses sur critères sociaux. Cette suppression n'est pas rétroactive, elle concerne seulement les bacheliers du cru 2014 et ceux des années à venir. Cette disparition suscite cependant l'indignation de nombreux étudiants sur les réseaux sociaux. Une pétition a aussi été lancée.
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"Touche pas à ma bourse, je la mérite". C'est le nom d'une page Facebook créé par Thaïs Cesto et Julie-Anne Kervella le 7 juillet 2014. Jeunes bachelières avec mention "très bien", elles ont été déçues d'apprendre la suppression de cette bourse. Une perte de 200 euros par mois sur lesquelles elles comptaient pour financer leur logement étudiant à Caen. "Il y a des élèves issus de la classe moyenne ou de familles moins favorisées qui ont travaillé dur pour avoir la mention très bien, ce n'est pas normal de ne pas les récompenser », a déclaré Thaïs Cesto au journal Ouest-France. Leur mécontentement a reçu un écho favorable.
En quelques semaines, la page Facebook a récolté 1859 mentions "J'aime". Depuis le 22 juillet, "Touche pas à ma bourse, je la mérite" se décline aussi sur Twitter.
#RendezNousNosBourses | Valentine, 17 ans, devra travailler en plus de ses études, pour financer sa vie étudiante. pic.twitter.com/LE7lmTLwi4— Bourse au mérite ! (@Bourseaumerite) 3 Août 2014
Une pétition et un appel aux dons. Les deux jeunes méritantes ont de la suite dans les idées. Elles ont également lancé une pétition qui a déjà récolté 3.820 signatures. Des personnalités politiques ont aussi apporté leur soutien comme Bruno Lemaire (UMP), le 30 juillet dernier, sur RTL.
Comme leurs courriels envoyés aux députés restaient sans réponse, Thaïs et Julie-Anne ont décidé de faire un appel aux dons via le crowdfunding pour financer l'envoi de leur pétition par voie postale.
Qui étaient concernés par cette bourse ? Ce sont les meilleurs élèves ou étudiants, issus de milieux familiaux modestes et éligibles aux bourses sur critères sociaux. Ils pouvaient faire demande de cette bourse après leur bac avec mention "très bien" ou après leur licence.
Pourquoi l'État les supprime ? Le cabinet du ministère de l'Enseignement supérieur, contacté par Europe 1, avance plusieurs arguments : "Les bacheliers à mention étaient de plus en plus nombreux et le suivi pendant leurs études était compliqué. Et puis, suite à une concertation avec les syndicats étudiants, nous avons décidé de privilégier les boursiers sur critères sociaux, d'où la création d'un nouvel échelon à la rentrée".
En effet, cette suppression ne permet pas de faire des économies puisque l'argent récupéré sera redistribué dans les bourses sur critères sociaux. L'État fait donc le choix de favoriser l'égalité entre défavorisés plutôt que le mérite.
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