DJIHAD. Plus de 200 Français sont partis mener le djihad en Syrie et les candidats à la "guerre sainte" sont de plus en jeunes. Dernier exemple en date vendredi, avec l’annonce que deux adolescents de 15 ans scolarisés à Toulouse sont partis grossir les rangs des rebelles syriens. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), selon les informations d'Europe 1. On peut désormais se demander quel sort sera réservé à ces bébés djihadistes, tout comme à leurs homologues plus âgés et tous aussi inexpérimentés, une fois débarqués dans une Syrie à feu et à sang.
Première étape : trouver un checkpoint de l’opposition. Sitôt la frontière turco-syrienne franchie, ces Français se dirigent vers l’une des villes tenues par l’opposition, comme Alep ou Deraa. Sur leur route, les apprentis-djihadistes passent obligatoirement par un checkpoint de l’Armée Syrienne Libre (ASL) ou d’une des brigades affiliées à Al-Qaïda. C’est à ce moment-là qu’ils se déclarent comme volontaires au combat.
Plusieurs jours de vérification. Pendant plusieurs jours, les djihadistes vont vérifier leur identité afin notamment de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’espions du régime de Bachar Al-Assad. Ce n’est qu’au terme de cette procédure obligatoire que les nouveaux venus sont ensuite affectés à différentes sections, suivant leur nationalité. Les Français restent entre eux, comme c’est également le cas pour les Allemands.
Des petites tâches avant le combat. Une fois intégrés, ces néo-djihadistes ne partent pas immédiatement pour le front. Ils sont d’abord chargés de tâches subalternes quel que soit leur âge. Tout est en fait extrêmement codé, comme à l’armée, explique au micro d’Europe 1, Matthieu Guidère, spécialiste des mouvements islamistes. "Le chef de section est chargé des actions militaires. Globalement, il monte au front, pendant que les autres membres du groupe se chargent de la logistique", raconte-t-il.
"Cela englobe des activités de type préparation des rations, nettoyage des armes, préparation des munitions. Tout cela jusqu’à ce que le chef de section français donne l’ordre à un autre Français de monter au front avec un système de roulement qui est assez rôdé", précise le spécialiste. "Les Français servent très peu de chair à canon", ajoute Matthieu Guidère, qui explique encore que la plupart n’a pas le souhait de devenir martyr.
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