Dominique Strauss-Kahn savait-il qu'il avait à faire à des prostituées lors des soirées libertines organisées sous la coupe de Dodo la Saumure ? C'est ce que tenteront de savoir les enquêteurs, mardi lors de sa garde à vue, à Lille. L'ancien patron du FMI doit être entendu dans le cadre de l'affaire dite du Carlton. Ses avocats assurent que DSK n'était qu'un client à son insu. Dodo la Saumure et sa compagne, qui témoignent au micro d'Europe 1, sont plus partagés sur l'interprétation des faits.
Les confidences de Dodo la Saumure
"Si elles étaient payées, je ne sais pas s'il en avait réellement conscience", commence par indiquer le proxénète au micro d'Europe 1. Selon Dodo la Saumure, Dominique Strauss-Kahn "devait penser que c'était dû à sa notoriété".
"Quelqu'un qui avait l'habitude que ce soit facile" :
Le proxénète ajoute cependant que l'ancien patron du FMI "n'est pas un imbécile". "Il devait le savoir quand même. Il n'était pas dans un jeu de séduction. Quand on connait une jeune fille, ou une dame, depuis une heure, et que l'on a des rapports avec, en général, c'est des rapports tarifés", estime-t-il. Reste que selon Dodo la Saumure, toutes ces questions dépassaient DSK. "Ce n'était pas son problème. Ce qui l'intéressait, c'était d'avoir des rapports et de jouir. Point final", commente-t-il.
Le proxénétisme relativise toutefois l'importance de cette affaire. "Si on inquiète tous les gens qui connaissent des prostitués payées ou pas payées par lui, on n'en sort plus", déclare-t-il au micro d'Europe 1.
Des soirées qui sont "monnaies courantes"
De son côté, Béatrice Legrain, la compagne de Dodo la Saumure, estime que ce genre de soirées sont "monnaies courantes". "Le fait d'avoir recours à des services tarifés, avec des filles, tout le monde le sait, c'est monnaie courante", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.
"Ce qui l'intéressait, c'était d'avoir des rapports":
Selon Béatrice Legrain, DSK était certainement au courant de l'activité réelle des jeunes femmes. "Il se peut qu'il ne se soit pas posé la question. Parce que c'est vrai que c'est facile, la jeune fille présentait bien, elle n'était pas vulgaire. J'ai ressenti que ça devait être quelqu'un qui avait l'habitude que ce soit facile pour lui. Il était quand même président du FMI et il allait peut être devenir président de la République. Ce n'est pas rien", conclut-elle.