TF1 accuse, les CRS font "grève"

Un CRS est accusé d’avoir tenu des propos racistes à l’encontre d’une journaliste de TF1.
Un CRS est accusé d’avoir tenu des propos racistes à l’encontre d’une journaliste de TF1. © MaxPPP Eric Dulière
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avec Guillaume Biet
L’un d’eux est accusé d’avoir tenu des propos racistes à l’encontre d’une journaliste de la chaîne.

Les CRS de la dix-septième compagnie basée à Bergerac sont "choqués". L’un des leurs est accusé d’avoir tenu des propos racistes à l’encontre d’une journaliste de TF1 la semaine dernière. Alors pour soutenir leur collègue, 44 d’entre eux ont décidé de se mettre en arrêt maladie, pour faire "grève" malgré leur devoir de réserve.

Les faits remontent à mercredi dernier. En marge d'une opération d'évacuation d'un immeuble dans le 19e arrondissement de Paris, une journaliste reporter d'images "s'est vue interdire d'exercer son métier simplement à cause de sa couleur de peau", a écrit la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne, dans un communiqué.

 

"Depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 ?"

 

La jeune femme avait été missionnée par notre rédaction pour couvrir l'évènement. Sur place, tous nos confrères sans exception avaient été autorisés à se rendre au point presse. Tous, sauf notre collègue de TF1: les CRS chargés de filtrer les entrées lui en ont interdit l'accès", explique le communiqué.

 

"Elle a alors demandé des explications. Pas de réponse. Un CRS présent sur place lui demande pour qui elle travaille : elle répond "TF1". Celui-ci lui dit alors : "Ah bon, depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 !".

 

"On a des beurres, des blacks… "

 

Des propos qui étonnent Didier Mangione, secrétaire national CRS du syndicat unité-SGT police. "Dans notre corps on a des beurres, des blacks et ça se passe relativement bien. Donc je ne vois pas ce fonctionnaire de police tenir ce type de propos puisque c’est quelqu’un qui n’a jamais eu aucun problème", a-t-il estimé, soulignant que "pour l’instant l’enquête est en cours, on ne sait pas ce qu’il en est. Si de tels propos ont été tenus, et que la preuve en est faite, je pense qu’il n’y aura pas un seul CRS qui ne condamnera pas de tels propos".

 

Pour le syndicaliste, le mouvement de "grève" observé par la quarantaine de fonctionnaires est un signe de soutien à leur collègue. "C’est leur manière à eux de protester contre l’absence de soutien de la hiérarchie intermédiaire", a-t-il expliqué, sur Europe 1, précisant qu’"on aurait simplement aimé que la hiérarchie soit présente à leurs côtés".

 

Le CRS nie catégoriquement

 

Selon les informations recueillies par Europe 1, le CRS mis en cause a été formellement reconnu par la journaliste de TF1. La jeune femme, qui a porté plainte, a maintenu ses accusations lors d’une confrontation à l’Inspection générale des services. Le policier, lui, nie catégoriquement et a pris un avocat. Il envisage même de porter plainte à son tour.