Le scénario se précise. Si l'attente des passagers du TGV Nice-Paris, bloqués pendant 4h30 dans un tunnel à la sortie de Marseille a duré si longtemps, c'est parce que l'un des engins prévus pour intervenir en cas de panne n'était lui-même pas en état de marche.
Deux motrices diesel de secours autonomes, pouvant rouler en cas de coupure électrique, sont prévues pour tracter les TGV en cas d’incident. Mais elles étaient en panne.
Or, d'après les syndicats, malgré le fait que le problème technique était connu, aucune mesure n'a été prise pour y remédier, faute de moyens.
"Ils appellent ça le risque calculé"
"On prend l'option de dire 'un des deux diesels n'est pas réparé (…) ce n'est pas une priorité pour nous parce qu'on a d'autres priorités, donc pourquoi aller réparer un diesel qui reste stationné quasiment 340 jours par an dans un dépôt, autant affecter les effectifs présents sur les trains productifs'", explique au micro d'Europe 1 Philippe Gras, responsable des conducteurs de lignes Sud Rail.
"C’est ce qu'ils appellent à la direction 'le risque calculé'. C'est économique, tout simplement", ajoute le syndicaliste.
Pour pallier ces pannes en série, la SNCF a donc dû mobiliser mercredi deux nouveaux TGV et leurs personnels. Au final, les passagers du Nice-Paris sont parvenus à bon port... avec 10 heures de retard.