L'INFO. L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, mis en examen dans l'affaire Karachi, a été placé jeudi matin en garde à vue par les policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales. Ces derniers le soupçonnent d'avoir voulu fuir le pays, selon des informations de Mediapart confirmées à Europe 1. Cette mesure coercitive intervient alors que son domicile parisien, situé au 40 avenue Georges-Mandel, avait été perquisitionné dans la matinée, comme vous le révélait Europe 1.
Soupçonné de préparer une cavale ? Ziad Takieddine, qui est soumis en France à un strict contrôle judiciaire lui interdisant de quitter le pays, était-il en train de préparer sa cavale ? Les enquêteurs soupçonnent l'homme d'affaires d'avoir acheté un passeport diplomatique de la République dominicaine, moyennant 200.000 euros. Depuis son placement sous contrôle judiciaire, Ziad Takieddine a déjà fait plusieurs demandes de restitution de son passeport qui lui ont été refusées.
Découvert par hasard. Ziad Takieddine avait en fait rendez-vous à l'hôtel Trianon Palace de Versailles, vendredi après-midi, pour récupérer son passeport, a appris Europe 1. La police avait en fait découvert son projet par hasard, le mois dernier. Après une perquisition à son domicile, dans une autre affaire, les enquêteurs ont fouillé son iPad et sont tombé sur la photo d'un passeport diplomatique de la République dominicaine, au nom de Takieddine. Le document idéal pour échapper à toute poursuite judiciaire.
Deux autres interpellations. Les policiers ont aussi trouvé la trace d'un virement de 200.000 dollars en faveur de deux intermédiaires : Sam Zormati, homme d'affaires d'origine tunisienne à la réputation sulfureuse, et Carlos Pere, un Américain, propriétaire d'une boutique de cigares à New York, qui se fournit à Saint Domingue. Les policiers ont attendu leur venue à Paris pour arrêter tout le monde simultanément. Les deux hommes aussi été placés en garde à vue, selon les informations d'Europe 1.
La défense de Takieddine. En garde à vue, Ziad Takieddine assure qu'il avait changé d'avis et ne voulait plus de ce passeport. Il affirme que ses interlocuteurs le faisaient chanter et le menaçaient de le dénoncer s'il ne leur donnait pas 100.000 euros supplémentaires.