C’est un pas de plus vers la vérité. Le procureur de la République à Rennes a indiqué mercredi que l’enquête judiciaire sur la mort du skipper du voilier Tanit, capturé par des pirates somaliens, avait conclu à la responsabilité de l’armée française. Il est "établi que le tir ayant causé la mort de Florent Lemaçon" est "d'origine militaire", peut-on lire dans le communiqué.
Retour sur les faits : le 4 avril 2009, le voilier de plaisance Tanit est pris en otage par des pirates somaliens dans le golfe d'Aden. Six jours plus tard, alors que les négociations sont rompues, un commando de l’armée française donne l’assaut. Florent Lemaçon, 28 ans, est tué. Son fils et sa femme sont sains et saufs.
"Nous avons toujours admis l'hypothèse"
La thèse d’une balle perdue de l'armée française est celle qu’a toujours défendue Chloé Lemaçon, l’épouse du skipper tué. "En off, on m'a dit que la France était responsable", répète-t-elle depuis plusieurs mois. Mais Chloé Lemaçon veut aller plus loin. Dans un livre à paraître jeudi, la jeune femme exige que l’Etat français reconnaisse officiellement sa responsabilité dans la mort de son mari.
Et la reconnaissance de l'Etat ?
Un appel qui semble avoir été entendu. "L'Etat assumera toute sa responsabilité", a promis mercredi Hervé Morin, le ministre de la Défense, quelques minutes seulement après la déclaration du procureur de la République.
Dès le lendemain de l’assaut, Hervé Morin avait déjà évoqué l’idée d'un "tir français". Mais sans le confirmer officiellement. De son côté, l'amiral Christophe Prazuck, de l'état-major des armées, déclarait mardi : "Nous avons toujours admis l'hypothèse qu'un tir français était possible et nous nous en remettons à l'enquête de la justice".