L'homme d'affaires Benoît Bartherotte a été entendu le 1er août à Paris par les enquêteurs de la police judiciaire chargés de l'affaire Tapie "sur les circonstances dans lesquelles s'était déroulée l'affaire Adidas", a indiqué l'intéressé dans un entretien publié vendredi par Sud Ouest. "Ce serait nuire à l'enquête de tout dévoiler alors que je souhaite que les investigations que nous voyons fleurir aujourd'hui portent leurs fruits", a indiqué M. Bartherotte, qui a connu Bernard Tapie dans les années 80, alors que lui-même se trouvait à la tête de la maison de couture Jacques Esterel.
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M. Bartherotte, entendu durant près de sept heures, a aussi expliqué aux policiers "les circonstances et le contenu de la conversation téléphonique que", dit-il, "nous avions eue par hasard le lendemain du premier tour de la présidentielle de 2007". "Nicolas Sarkozy allait gagner. Bernard Tapie était aux anges. Il m'a dit en substance : 'Vu mes rapports avec lui, tu comprends bien que tous mes problèmes sont réglés' ", a-t-il rapporté dans son entretien. Il a également précisé que "cet échange imprévu a eu un témoin, une artiste venue passer quelques jours au Cap-Ferret. Elle a sûrement été entendue...", avance-t-il.
En juin, M. Bartherotte avait affirmé à Sud Ouest qu'en "2007, le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, on l'a tous vu exulter: 'ça y est, j'ai les sous !' ". Bernard Tapie avait aussitôt réagi, affirmant: "Ce type dit n'importe quoi sur moi". M. Bartherotte avait alors un peu précisé ses dires, expliquant que cette phrase était "une interprétation", tout en se disant convaincu que M. Tapie "comptait bien" à l'époque obtenir un arbitrage dans ses démêlés avec le Crédit lyonnais.