La situation se complique pour la candidate au FMI. La Cour de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes a décidé mercredi de lancer des poursuites contre les deux hauts fonctionnaires qui ont réglé l'arbitrage de l'affaire Tapie sous la houlette de Christine Lagarde à Bercy.
Cet arbitrage, tranché en faveur de Bernard Tapie dans la vente litigieuse d'Adidas par le Crédit Lyonnais en 1993, avait coûté 285 millions d'euros à l'Etat.
Des irrégularités dans le dossier Tapie
C'est un tournant important car la justice financière pointe des irrégularités, voire des illégalités, qui ont notamment permis à Bernard Tapie d'encaisser 45 millions d'euros de préjudice moral. Le procureur dénonce "une information tronquée, un compromis incomplet et une loi contournée, soit des "présomptions d'irrégularités et d'actes illégaux commis lors du règlement du contentieux de l'affaire Adidas/Crédit lyonnais", écrit le site Mediapart.
Ce réquisitoire, prononcé par le procureur général de la Cour budgétaire et financière de la Cour des comptes, équivalent de la cour de justice pour les finances publiques, vise nommément Jean-François Rocchi, l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR), et de Bernard Scemama, l'ancien président de l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR).
Risque de mise en examen
Ce nouveau rebondissement pourrait avoir des conséquences sévères pour la candidate au FMI. La ministre, qui est déjà soupçonnée d'abus d'autorité, est désormais sous la menace de deux enquêtes, celle de la Cour de justice et celle de la Cour des comptes, les deux plus hautes juridictions pénales et financières.
La ministre risque d'être mise en examen, et à minima un placement sous le statut de témoin assisté, si la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) qui se réunit le 10 juin prochain, décide de lancer officiellement une instruction contre elle.
"C'est un dossier creux"
La ministre, elle, se dit déterminée à maintenir sa candidature au FMI malgré les menaces judiciaires. "C'est un dossier creux", a-t-elle déclaré mercredi sur France 2, "j'ai totalement respecté la loi".