Valérie Pécresse, ex-ministre UMP du Budget, pense toujours que le choix d'une procédure d'arbitrage se justifiait dans l'affaire Tapie-Adidas. "Les accusations qui sont portées contre le juge Estoup sont très graves", a observé la députée sur France 2, en allusion à la mise en examen la veille de l'ancien haut magistrat Pierre Estoup, un des trois juges-arbitres, pour "escroquerie en bande organisée". Valérie Pécresse attend de la justice "toute la vérité". "Je crois sincèrement que l'idée de l'arbitrage se justifiait. D'ailleurs Christine Lagarde en a convaincu les juges de la Cour de Justice de la République", a-t-elle observé, à propos de la directrice générale du FMI et ex-ministre de l'Economie, placée sous le statut de témoin assisté dans cette affaire. L'idée, a argumenté Valérie Pécresse, "se justifiait par l'idée de mettre fin à un contentieux entre Tapie et le Crédit lyonnais qui durait depuis des années avec des jugements rendus dans tous les sens".
"On sait bien que dans cette affaire, le Crédit lyonnais avait abusé Bernard Tapie. Ca maintenant, on le sait". "On sait que Bernard Tapie avait droit à une indemnité", a-t-elle poursuivi. "Le problème c'est la fixation de cette indemnité. A la justice de le dire", selon l'élue des Yvelines. Le tribunal arbitral a accordé en juillet 2008 à l'homme d'affaires quelque 400 millions d'euros dans le litige l'opposant au Crédit lyonnais à propos de la vente de l'équipementier sportif Adidas en 1993. La mise en examen de Pierre Estoup a été décidée dans le cadre de l'enquête sur le volet non ministériel de l'affaire Tapie/Adidas ouverte en septembre 2012 pour "usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du consortium de réalisation" (CDR), gérant le passif du Lyonnais.