"On est dans une mise en scène." Pour Me Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie, tous deux mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans le dossier de l'arbitrage de la vente d'Adidas, cette affaire est "instrumentalisée". "On frappe très fort au pénal uniquement pour essayer d'annuler la sentence arbitrale", dénonce-t-il. "Je suis sorti de cette garde à vue affligé par le fait qu'il n'y a rien dans le dossier qui justifie les qualifications" d'escroquerie en bande organisée, a poursuivi Me Lantourne.
Pour l'avocat, cette procédure vise à "s'attaquer au symbole Bernard Tapie". Et le conseil de l'homme d'affaires a notamment Jean Peyrelevade, l'ancien PDG du Crédit Lyonnais, dans sa ligne de mire. "Le scandale c'est lui qui l'a créé. Il exécute Bernard Tapie pour des raisons politiques", accuse-t-il.
Me Lantourne affirme également que l'arbitrage a été proposé par le CDR, l'organisme chargé du passif du Crédit Lyonnais. "Le gouvernement n'a qu'un droit de véto. Au plus il ne s'est pas opposé à l'arbitrage", assure l'avocat. Quant à l'implication de Nicolas Sarkozy dans le dossier, Me Lantourne balaie l'hypothèse : "Vous imaginez le président dire 'il faut donner 400 millions d'euros' et appeler les trois arbitres ? C'est ridicule !"