L’INFO. Ils se disent "rassurés". Les salariés de La Provence ont discuté mardi avec Bernard Tapie, le futur actionnaire à 100% de leur journal, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire qui a duré près de deux heures. L’ambiance a été parfois tendue mais, à en croire le délégué FO et secrétaire du CE, Hervé Borello, Bernard Tapie a "donné des réponses claires et précises". Mercredi, c’est l’avenir du titre Nice-Matin qui doit être évoqué lors d’un nouveau CE.
La saisie des biens sans impact. Plusieurs questions étaient à l’ordre du jour : le maintien des emplois et la question du financement, mais aussi les démêlées judiciaire de Bernard Tapie et son engagement en politique. Des gages ont ainsi été apportés sur la "faisabilité" de l’acquisition de 100% des parts de La Provence par Bernard Tapie. "Jusqu'à présent, au bout de 8 mois, la rédaction s'est rendu compte que je ne suis jamais intervenu", a assuré l'homme d'affaires au micro d'Europe 1. Bernard Tapie insiste aussi sur la distinction entre ses "idées personnelles" sur le Front national, et "le rôle du journal, qui sera de couvrir les programmes des candidats du Front national, de leur donner la parole, comme les autres".
D'après les syndicats, l’homme d’affaires a en outre assuré que ses parts sociales dans le Groupe Hersant Médias n’étaient pas concernées par la saisie d’une partie de ses biens, ordonnée le 10 juillet dernier. Quant à la question d’une clause de cession, inévitable dès lors que l’ancien député et ministre monte à plus de 50% du capital, elle a été abordée. Cette disposition permet aux journalistes de quitter, de leur propre initiative une entreprise de presse en cas de cession ou de changement d'actionnaire, tout en percevant des indemnités de licenciement, selon le Syndicat national des journalistes (SNJ). Mais l’incertitude demeure sur le nombre de candidats au départ. Pour le reste, les syndicats n’ont pas souhaité dévoiler ce qui avait été dit, alors qu’un avis consultatif doit être rendu lors du prochain CE, le 2 août.
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"On jugera sur acte". "Aujourd’hui, on est rassuré, on lui fait confiance, on jugera sur acte", a souligné Hervé Borello. Pour un autre élu FO, Stéphane Puggioni, "quand quelqu’un s’intéresse à nous et a envie de faire marcher l’entreprise, on est obligatoirement rassuré". En revanche, du côté du SNJ, Serge Mercier, plus circonspect, dit "attendre les faits" et se "méfier" des déclarations.
Le directeur de la rédaction "serein". Olivier Mazerolle, le nouveau directeur de la rédaction, avait exprimé son inquiétude dans un éditorial. Mardi, il s’est dit "serein", sans plus de précisions. Quant à la Société des journalistes (SDJ), sur le côté éditorial, elle n’a pas détecté pour l’instant de "problèmes majeurs". Un journaliste anonyme a tout de même confié à l’Agence France-Presse sa "préoccupation" pour "l’indépendance de la rédaction".Notamment concernant les possibles ambitions politiques de Bernard Tapie pour les municipales 2014 à Marseille.