Un jeune agriculteur du Puy-de-Dôme, déjà entendu sous X dans l'enquête sur le sabotage de lignes TGV fin 2008, a été réentendu jeudi par le juge d'instruction, a-t-on appris lundi. Lors de son premier témoignage, en novembre 2008, il avait accusé Julien Coupat et son "groupe de Tarnac" d'avoir eu "un projet de renversement de l'Etat".
Lors d’une seconde audition, un mois plus tard, cet agriculteur de 30 ans s’était rétracté. Il avait assuré, selonLibération, qu’il n’avait jamais été informé par les résidents de Tarnac de "projets violents visant l’Etat" et qu’il partageait au contraire avec eux "un idéal libertaire qui n’a rien de répréhensible". "J’ai un peu de mal à croire qu’il est celui que les autorités présentent comme un terroriste", avait-il dit à propos de Julien Coupat.
Réentendu jeudi à son domicile, il aurait au cours de cette nouvelle audition nié avoir subi des pressions de la Sdat (sous-direction anti-terroriste) pour livrer un témoignage à charge contre le groupe de Tarnac et celui qui est présenté comme son leader, Julien Coupat. Des soupçons de manipulation et de falsification par la police entourent pourtant ce premier témoignage sous X.
L’audition qui a eu lieu jeudi "n'était pas à la demande" de l’agiculteur, a expliqué à son avocat, Maître Jean-Louis Borie, qui a précisé que son client comptait déposer plainte "pour les violations de son identité au cours de cette enquête alors qu'il a été entendu sous X".
Un des avocats de Julien Coupat, Maître Thierry Lévy, a regretté que cette nouvelle audition, "réclamée par la défense", ait été menée "sans les avocats des mis en examen". Les avocats du groupe de Tarnac doivent formuler "dans les prochains jours" des demandes d'actes, a-t-il ajouté.
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