L'INFO. Mardi dans le Calvados, les hommes de la DCRI ont arrêté un jeune Normand pour "apologie" et "provocation" au terrorisme sur Internet. Ce jeune de 26 ans, converti à l'islam depuis six ans, administrait un site djihadiste ainsi qu'un compte vidéo alimenté en vidéo de propagande d'Al-Qaïda. Déféré jeudi en vue de sa mise en examen, un mandat de dépôt a été requis à son encontre. L'ensemble de ces mesures constitue la première application d'une disposition entrée en vigueur en décembre 2012 . Dans sa globalité, elle vise à renforcer la répression de la propagande djihadiste en ligne. Quel rôle joue ces sites dans l'embrigadement des jeunes candidats français à la "guerre sainte" ?
>> Éléments de réponse au micro d'Europe 1, avec Gérard Bons, dont les deux fils Jean-Daniel et Nicolas, convertis à l'islam, sont partis combattre en Syrie. Jean-Daniel y est mort à Alep, en août dernier.
Internet, outil numéro 1 de la propagande. Cette volonté de lutter contre la propagande en ligne, Gérard Bons la juge indispensable. "Je ne comprends pas que cela n'ait pas été fait plus tôt et que l'on ne filtre pas d'avantage ces vidéos qui sont téléchargeables par n'importe qui et qui servent à la propagande", confie le père de Jean-Daniel et Nicolas. "C'est indispensable parce que c'est grâce à ces sites-là qu'ils enrôlent et qu'ils conditionnent les jeunes", précise-t-il. "Ce sont bien souvent des jeunes qui sont sans bagages scolaires et qui ont été élevés dans la rue. Ce n'est pas le cas de mes fils, mais mes fils sont tombés quand même", regrette-t-il.
>> Gérard Bons : "ils arrivent à vous hypnotiser"
"Un travail minutieux qu'il faut réaliser à tout prix". "A une époque, ils ont même essayé de convaincre tout leur entourage, moi le premier. Et donc j'ai passé des nuits entières avec eux sur ces sites pour savoir un petit peu comment ils en étaient arrivés là", raconte Gérard Bons. "Moi, cela ne m'a pas convaincu. J'ai essayé de démonter leurs arguments, de bien les écouter pour faire ressortir toutes les incohérences qu'il y avait dans leur discours", poursuit-il. "Maintenant, je n'ai pas réussi à trouver les mots. Ils arrivent par certaines phrases, par certains mots à vous hypnotiser ou endormir votre esprit", regrette le père de famille. Pour lui cette lutte est primordiale : "Ce sont ces vidéos qu'il faut proscrire et qu'il faut filtrer. C'est un travail minutieux qu'il faut réaliser à tout prix".