Le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme examiné mercredi en conseil des ministres "reprend tout ce qui a fait l'affaire Merah" et vise à adapter la législation "à de nouveaux défis", a déclaré au Sénat le ministre de la Justice, Michel Mercier. La répression de la consultation de sites internet faisant l'apologie du terrorisme ou les poursuites à l'encontre de "loups solitaires" revenant de camps d'entraînement à l'étranger, telles que prévues dans ce projet, auraient peut-être permis de stopper Mohamed Merah avant qu'il ne passe à l'acte, a estimé le ministre.
Mohamed Merah, le tueur au scooter, a assassiné sept personnes, dont trois enfants juifs, à Toulouse et Montauban, avant d'être tué lors d'un assaut du Raid, le 22 mars. "Je considère que les policiers, les magistrats, ont fait correctement leur travail", a ajouté le ministre, alors que le suivi de Mohamed Merah par les services de renseignement a été critiqué. Mais s'il est "passé à travers les mailles du filet", c'est probablement parce qu'il manquait des "outils" à ceux qui auraient pu l'arrêter, a estimé Michel Mercier.
"Il ne s'agit pas de remettre en cause la législation antiterroriste", forgée en France depuis les années 1980, a assuré le garde des Sceaux, qui clôturait une série d'auditions de la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois, plus que sceptique quant à la nécessité de répondre dans l'urgence à l'affaire Merah par une nouvelle loi. Mais "il y a un devoir d'adaptation de la loi aux réalités qui changent", notamment aux "nouvelles technologies", a répondu le ministre aux sénateurs. "Il y a des défis nouveaux et Merah en est l'illustration", a-t-il dit.