Depuis des semaines, des SMS sont envoyés à des parents d’élèves pour dénoncer une supposée réforme de l’éducation, destinée à enseigner la "théorie du genre" et la "masturbation" aux élèves de maternelle. Une rumeur à laquelle le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, veut couper court. Il a demandé mercredi aux responsables d'établissements de "convoquer les parents" qui ont retiré leurs enfants de l'école sur la base de rumeurs autour d'un supposé enseignement de la "théorie du genre".
Faire de la pédagogie avec les parents. "Je demande aux chefs d'établissement, aux directeurs d'école, aux conseillers pédagogiques, aux inspecteurs de l'Education nationale de convoquer les parents qui ne mettent pas leurs enfants à l'école pour leur expliquer la réalité des choses et leur rappeler que dans notre pays, il y a une obligation scolaire à l'égard des enfants", a déclaré M. Peillon aux journalistes à la sortie du Conseil des ministres. "Il y a un certain nombre d'extrémistes qui ont décidé de mentir, de faire peur aux parents. Ce que nous faisons à l'école, c'est enseigner les valeurs de la République et donc du respect entre les femmes et les hommes", a affirmé le ministre de l'Education. "L'Ecole de la République n'enseigne absolument pas la théorie du genre. Elle enseigne l'égalité de tous les points de vue", et en particulier l'égalité des femmes et des hommes.
L'égalité, pas la sexualité. "A l'école, on apprend l'égalité aux filles et aux garçons, pas la théorie du genre", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem sur Europe 1. Dans le programme ABCD de l'égalité des ministères des Droits des femmes et de l'Education nationale, actuellement testé dans dix académies, la ministre rappelle "qu'on ne parle aucunement de sexualité à des enfants de primaire". "On parle du fait que les filles et les garçons doivent pouvoir ambitionner d'être à égalité plus tard dans les rêves qu'ils font, dans les ambitions professionnelles qu'ils peuvent avoir'.
Soutenir les enseignants. M. Peillon a également voulu adresser un "message de solidarité aux enseignants", "qui sont pris, parfois, dans des attitudes violentes et dont les pratiques professionnelles sont mises en question. C'est inacceptable". "Tous les manipulateurs, tous les fauteurs de trouble et de haine qui répandent ces rumeurs, je leur demande d'arrêter", a-t-il poursuivi. M. Peillon a enfin lancé un appel "à l'ensemble des élus républicains", leur demandant de "ne pas se complaire à entretenir eux-mêmes ces rumeurs.
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