L'homme aurait joué un rôle pivot dans une rocambolesque affaire de trafic de drogue. Un Corse a été interpellé mardi à Bastia pour son rôle présumé dans l'affaire d'une torpille pleine de cocaïne, fixée à la coque d'un pétrolier intercepté aux Pays-Bas en avril 2013. Âgé de 55 ans, François-Marie Berard, qui vivait depuis 2009 en Colombie, dans la région de Pereira, est rentré en France au printemps. Entendu en garde à vue après son interpellation sur la voie publique, il doit être déféré dans les prochains jours devant un juge marseillais.
Il aurait joué les intermédiaires. Le suspect est soupçonné par les enquêteurs de la PJ de Nice d'avoir recruté les Français chargés de réceptionner les 100 kilos de cocaïne cachés dans cette torpille orange. La cargaison, d'une valeur d'au moins 3,5 millions d'euros, avait été saisie le 19 avril 2013 à Rotterdam. François-Marie Berard est aussi soupçonné d'avoir joué un rôle d'intermédiaire auprès des fournisseurs de drogue, des narco-trafiquants vénézuéliens et colombiens.
C'est avec l'aide de la police colombienne que le suspect, qui avait des échanges par téléphone ou internet avec les Français impliqués dans le trafic, a pu être identifié et localisé. Il était soupçonné depuis 2010 d'être impliqué dans des trafics de stupéfiants.
Des plongeurs suspects repérés en 2012. L'enquête sur l'affaire avait en réalité commencé dans la nuit du 16 au 17 juin 2012, sur la zone portuaire de Fos-sur-mer, dans les Bouches-du-Rhône. Des employés du port, avisant un plongeur muni d'un propulseur défectueux, avaient appelé les gendarmes maritimes. L'homme avait rejoint entre-temps trois autres complices munis de matériel de plongée et d'un radeau pneumatique. Un contrôle d'identité avait révélé la présence parmi eux de plusieurs anciens malfaiteurs connus de la police.
La police judiciaire de Nice, la Jirs de Marseille et la gendarmerie maritime avaient alors été saisies de l'enquête et avaient commencé à surveiller tous les déplacements des suspects, ainsi que de leurs fréquentations, dont Marc Armando, l'un des plus célèbres braqueurs de France, cerveau présumé il y a vingt ans du "casse du siècle" à la Banque de France de Toulon en 1992. Les compères faisaient notamment des exercices de plongée nocturne du côté d'Antibes, dans les Alpes-Maritimes. Trois suspects, dont Armando, se sont finalement retrouvés aux premières loges aux Pays-Bas, où ils ont été repérés observant le Laguna D, pétrolier battant pavillon néerlandais parti du Vénézuela le 23 mars et dont la précieuse cargaison fut récupérée par les douaniers néerlandais.
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Dans ce dossier, huit personnes avaient déjà été mises en examen au printemps 2013. Sept personnes avaient alors été écrouées et une autre placée sous contrôle judiciaire. Parmi elles, Marc Armando, qui s'était pendu dans sa cellule de la prison des Baumettes, au lendemain de son arrestation.