Désarmés, ils ne décolèrent pas. Les policiers municipaux de Toulouse protestent lundi contre la mairie qui vient de leur retirer l’arme qu’ils portaient en raison de la menace de nouvelles attaques après la tuerie dans une école juive de la ville. Après la mort de Mohamed Merah et la levée du plan Vigipirate écarlate, la mairie socialiste a décidé, lundi matin, de ne pas remettre aux policiers le 38 spécial qu’ils portaient depuis le 19 mars.
"Ecarlate levé, on revient à ce qui se faisait avant", explique Jean-Pierre Havrin, adjoint au maire chargé de la sécurité. En clair, les 170 policiers municipaux seront armés uniquement entre 20 heures et minuit, pendant leur vacation de nuit.
"On joue avec la vie des gens"
Pour les agents, cette décision est "tout bonnement inadmissible. "C’est scandaleux", tempête le Syndicat national des policiers municipaux-FO (SNPM). "On joue avec la vie des gens. Qui dit que demain il n’y aura pas un fou qui va ressurgir ?", s’emporte Frédéric Foncel, le secrétaire général du syndicat, majoritaire dans la profession.
Et celui-ci de dénoncer une décision "idéologique". "S'il y a un nouveau Mohamed Merah qui débarque sur une école et que les agents municipaux sont en train de faire la sortie de l'école, qui vont-il défendre ? Comment vont-il défendre, avec quels moyens", s'interroge sur Europe 1 Michael Bruneau, délégué sur SNPM, pour qui "les évènements de la semaine dernière sont déjà oubliés".
40% des policiers municipaux armés
De son côté, la mairie rappelle que l’armement des policiers était lié au plan Vigipirate écarlate et à l’autorisation du préfet. Mais l’adjoint à la sécurité reconnaît qu’il y là matière à un "débat national".
"Il faut définir un vrai statut pour les polices municipales, qu’on ne parle plus des polices municipales, mais de LA police municipale", soutient l’élu, rappelant au passage que sur les 20.000 policiers municipaux français, seuls 40% sont armés.